Humanicité : les dessous d’un bras de fer

Aux portes de Lille, le torchon brûle entre Capinghem et la métropole de Lille à propos de ce projet d'urbanisme innovant et utopique. Mediacités vous révèle en exclusivité comment les protagonistes comptent sortir du blocage.

humanicite
©Sylvain Marcelli

C’est un rêve d’urbaniste qui tourne peu à peu au cauchemar. En 2008, Martine Aubry, présidente de la communauté urbaine de Lille, annonce la création d’un « ensemble urbain à taille humaine » sur 140 hectares, entre Lomme et Capinghem. Cette « ville harmonieuse » devra incarner des valeurs de « mixité », de « citoyenneté », de « convivialité » et de « solidarité ».
Enthousiaste, la présidente de la Catho, Thérèse Lebrun, imagine un quartier dédié à l’accueil des personnes handicapées et dépendantes, joliment baptisé Humanicité. Un « mail urbain » doit le relier au « cœur de ville » de Capinghem. Une zone de développement économique est aussi prévue le long de la rocade, ainsi qu’un vaste espace vert. Le modèle, c’est la ville nouvelle de Louvain‐la‐Neuve, en Belgique, construite dans les années 1970 autour de son université catholique.

Bloqué en rase campagne

Dix ans plus tard, la belle utopie prend l’eau. Seuls 10 des 140 hectares sont aménagés. Le reste du projet est bloqué… en rase campagne. Ce n’est pas qu’une image : des terres agricoles séparent Humanicité et sa commune, Capinghem. Le quartier cède brutalement la place aux champs. Pour aller à la mairie ou à l’école de Capinghem, très proches à vol d’oiseau, les habitants doivent faire un détour et emprunter la rue très passante du Grand But (près d’Ikea). Certains ont essayé de chausser des bottes mais se sont vite embourbés. Vue de Capinghem, l’image n’est pas plus attrayante : l’horizon est bouché par des immeubles.

« Un OVNI posé dans la campagne »

« Humanicité, c’est un OVNI posé dans la campagne, soupire Christian Mathon, le maire de Capinghem. La philosophie du projet était très bonne, la traduction dans la réalité est nettement plus contestable. Aujourd’hui, tout oppose les deux parties de la commune : d’un côté, des maisons individuelles, occupées par des propriétaires ; de l’autre, de l’habitat collectif, dense et haut, occupé par des locataires. On aurait voulu nous mettre dos à dos qu’on n’aurait pas fait autrement. »

Pourtant, Christian Mathon n’est pas étranger à cette situation aberrante. Il s’est fait élire en 2011, lors …

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Par Sylvain Marcelli