La catastrophe sanitaire de l’amiante aboutira-t-elle un jour à un procès pénal ? L’espoir renaît pour les victimes depuis l’ordonnance de la chambre criminelle de la Cour de cassation du 19 janvier dernier, que Mediacités rend publique (voir document ci-dessous). Les magistrats ont décidé « l’examen immédiat des pourvois » déposés par l'Ardeva
et le Comité anti-amiante Jussieu à la suite de l’annulation, en septembre dernier, des neuf mises en examen des dossiers du chantier naval dunkerquois Normed et du campus parisien de Jussieu.
Cette ordonnance met fin à quatre mois de silence - jour pour jour - qui faisait craindre aux parties civiles l’enterrement judiciaire de ce dossier ultra-sensible. Elle fixe au 13 mars prochain l’examen des pourvois. Ce jour-là, la cour statuera sur les mises en examen et, si elle les confirme, ouvrira la porte à un procès au pénal, le premier dans cette catastrophe sanitaire à l’origine de 2 200 nouveaux cancers et de 1 700 décès chaque année en France, selon l’Institut de veille sanitaire.
Normed et Jussieu sont les seules procédures judiciaires, parmi les dizaines liées à l’amiante en France (Sollac et Eternit dans le Nord, EDF dans les Landes, Everite en Gironde, Valeo-Ferodo dans le Calvados…), à impliquer encore des responsabilités au niveau national. Notamment celles de Jean-François Girard, ancien directeur général de la santé (1986-1997) et de Jean-Luc Pasquier, ancien haut responsable du ministère du Travail (1982-1994). La maire de Lille . . .