La phobie informatique des transports nantais

Tickets à poinçonner, cartes sans contact à la technologie dépassée, système de contrôle vieillissant… Alors qu’elle se veut à la pointe de la révolution digitale, Nantes n’aime pas beaucoup l’informatique quand il s’agit de transports. Au risque de devoir dépenser beaucoup pour rattraper son retard.

Adtranz_Incentro_n°351_TAN_Bretagne
Le tram nantais, à proximité de la station Bretagne - Photo : Billy69150 - Wikipedia Commons

La question peut sembler un brin technique. Et pourtant, elle influe en partie sur la vie quotidienne des quelques 350 000 habitants de la métropole nantaise qui empruntent les transports en commun. Tout comme, de façon plus globale, elle semble remettre en cause le fameux « coup d’avance » dont s’enorgueillissent les élus et la ville depuis que Nantes a été la première en France à réintroduire le tramway, en 1985. Cette question, c’est celle que, dans leur jargon, les techniciens nomment la « billettique ». En clair, les outils, cartes ou tickets, utilisés par les voyageurs pour emprunter bus ou tram, et la manière dont on contrôle leur validité.

Alors que la plupart des autres métropoles, à l’image de Lyon, Lille ou Rennes ont opté depuis longtemps pour des supports informatisés, cartes ou billets, Nantes conserve de son côté un mélange hétérogène de titres de transports. Elle tire à la fois sur la corde « gainsbourienne » de l’hommage aux années 1950 avec des tickets de carton sans bande magnétique à poinçonner. Et sur celle d’une modernité balbutiante, avec des cartes sans contact à la fiabilité approximative. Un grand écart technologique qui pose un certain nombre de problèmes. Difficile, en effet, de comptabiliser précisément les usagers des bus et trams de l’agglomération. Et pour cause les récents valideurs (pour les cartes) et les vieux composteurs (pour les tickets) ne communiquent ni entre‐eux, ni avec le système de navigation des trams et bus. Ce qui, là encore, interdit toute connaissance pointue de la fréquentation exacte du réseau de transport. Incongru, à l’ère des « smart cities » et autres « big datas » et alors que Nantes se présente justement comme une figure de proue des villes numériques.

Inclination humaniste

Cette bizarrerie pour l’un des réseaux de transports publics les plus respectés de France provient d’abord d’une inclination humaniste. « Dans les transports publics, pas question que la machine remplace l’homme, il faut de l’humain ! » Jean‐Marc Ayrault, ancien Premier Ministre et maire de la ville de 1989 à 2012, a longtemps justifié ainsi le refus d’une billettique entièrement informatisée, avec obligation pour tous de badger à l’entrée des véhicules. Pour lui, la modernité ne passait pas par ça. Surtout pour …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 7 minutes

Favorite

Par Hubert Heulot

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 90% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes