Pas de manifestation devant l’hôtel du département. Pas de tweets cinglants de son président. Pas de tempête médiatique. Pourtant, le conseil départemental de Loire‐Atlantique, dirigé par le socialiste Michel Ménard depuis 2021, s’engage lui aussi dans un effort de rigueur sans précédent. Mais discrètement, loin des coupes franches annoncées précipitamment par son homologue Christelle Morançais, (Horizons) à l’hôtel de région des Pays de la Loire.
Le rapport d’orientation budgétaire (ROB) obtenu par Mediacités, qui sera débattu par les conseillers départementaux ce 16 décembre, décrit « une situation financière du Département à fin 2024 particulièrement dégradée ». Avec un indicateur, surveillé comme le lait sur le feu, mais qui menace désormais de déborder : la capacité de désendettement. Limitée à 6,9 ans fin 2023, elle s’établit désormais « autour de 16 ans ». Soit une hausse inquiétante pour les comptes publics.
Finalement, au conseil régional, la situation est presque moins dramatique. Là, la capacité de désendettement plafonne à 9,6 ans, avec une perspective à 13,8 ans fin 2025. Ce qui a notamment conduit Christelle Morançais à annoncer 100 millions d’euros d’économies (rabaissé à 82 millions ces tout derniers jours, dans un rétropédalage de communication). « Moi, je prends mes responsabilités », assume martialement la présidente ligérienne, auprès de Presse‐Océan. « L’État décide en permanence de nouvelles dépenses qui nous incombent sans les compenser. S’il veut notre disparition, qu’il nous le dise », se défend de son côté Michel Ménard depuis l’automne [il n’a pas souhaité répondre aux questions de Mediacités, avant une conférence de presse prévue ce vendredi 13 décembre].