À neuf mois des élections municipales de mars 2026, une crise silencieuse secoue les mairies. De plus en plus d’élus locaux jettent l’éponge, et les vocations se font rares. Le pouvoir de proximité n’attire plus les volontaires. Usés par la charge, les attaques et l’isolement, ses anciens élus préfèrent l’abandonner plutôt que rempiler pour un nouveau mandat. En Loire‐Atlantique, le phénomène prend une ampleur inégalée. Alors qu’au plan national, 12 % des élus municipaux ont jeté l’éponge depuis leur prise de fonction, en juillet 2020, dans le département, le taux de démission monte à près de 30 %.
Un ras‐le‐bol qui touche encore plus durement les élus d’opposition. 19 % d’entre eux ont démissionné durant le mandat contre 6 % des élus de la majorité, selon une étude de l’Association nationale des élus locaux d’opposition (Aélo). La principale raison : dans la minorité municipale, ces hommes et ces femmes se sentent souvent impuissants et démunis face à une majorité qui verrouille la démocratie locale. Ils demandent « plus de débats » dans des conseils perçus comme des « chambres d’enregistrement » et « plus d’inclusion » sur les « projets structurants. »
Ces griefs sont au cœur des rencontres nationales de l’Aélo qui se tiendront les 13 et 14 juin prochains à Nantes. Cette association rassemble 800 élus municipaux, départementaux et régionaux de toutes sensibilités politiques (sur 170 000 environ en France). « Je trouve dans l’Aélo de la reconnaissance et du soutien, témoigne Karine Bonfils (divers droite), représentante régionale dans les Pays de la Loire. Échanger avec des homologues permet de livrer ses difficultés rencontrées également par les autres élus de l’opposition et de partager ainsi des conseils », confie la conseillère municipale d’opposition à Carquefou, dans l’agglomération nantaise.