Jamais sans ma place de parking ? Le stationnement en ville à l’aube d’une « profonde mutation »

Alors que les stationnements publics se raréfient à Lille, Nantes, Toulouse ou Lyon, les garages et parkings privés, qui représentent plus de la moitié des places disponibles, deviennent à leur tour un enjeu majeur pour réduire l'emprise de la voiture sur nos villes. Non sans de vives tensions.

Parking Lille
Un parking privé à Lille. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

Se garer dans la rue est‐il un droit inaliénable ? À Nantes, la question a mis en ébullition les habitants du quartier de Procé, secteur résidentiel plutôt prisé au nord de la ville. Au début de l’année, la mairie les informe du passage imminent de leur secteur en zone payante. Un coup dur, d’autant que cette invasion de parcmètres s’accompagne d’une réduction drastique du nombre de places de stationnement. La révolte gronde. Une cinquantaine de riverains s’organisent en collectif et interpellent la municipalité.

« Aux yeux de la mairie, notre quartier serait un ghetto de riches qui rouleraient en SUV et qui confisqueraient l’espace public », pointe Nicolas, un habitant mobilisé. Une « caricature », selon lui. « Nous ne sommes pas des ayatollahs de la bagnole, poursuit‐il. Beaucoup d’entre nous ont des vélos pour les petits trajets, mais beaucoup ne peuvent pas se passer complètement de voitures. Et il faut bien les garer quelque part. On ne peut pas juste nous dire de rentrer dans nos garages ! »

Rue Edison, Nicolas et ses voisins ont fait les comptes : près de 120 voitures se garent actuellement dans la rue. Une vingtaine pourraient retourner dans les quelques garages utilisables. Une autre vingtaine, très peu utilisées par leurs propriétaires, pourraient disparaître. « Mais il reste encore près de 80 places nécessaires, la mairie en propose 35. Vous imaginez la guérilla quotidienne pour se garer ? », s’inquiète-t-il.
Parkings trop petits ou voitures trop grosses
Fustigeant une mesure « dogmatique », l’opposition municipale nantaise s’est engouffrée dans la brèche. Sur Twitter, l’élu LR Foulques Chombart de Lowe se filmait cet hiver au milieu du quartier pour défendre des riverains qui n’auraient « pas trop le choix que de mettre leur voiture dehors, puisque les garages sont beaucoup trop petits, ils ne sont pas adaptés à la taille des voitures ». L’argument a provoqué une avalanche de réactions outrées sur les réseaux sociaux. « On dirait un sketch, mais c’est la réalité. Les garages ne sont pas trop petits, ce sont les propriétaires qui ont acheté des voitures trop grosses », tance un internaute.

Contacté par Mediacités, Foulques Chombart de Lowe reconnaît avoir un peu simplifié le problème, mais maintient sa position. « Dans ce quartier, beaucoup de maisons datent des années 1930, vous ne pouvez pas garer une voiture …

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Par Mathieu Périsse