L’Occitanie, triste championne de France de la surpopulation carcérale

Avec un taux de densité carcérale de 140 %, la région toulousaine est passée cette année devant l'Île-de-France, tous types d'établissements confondus. Une situation explosive qui risque de perdurer malgré le plan pénitentiaire global adopté début 2019.

1_Cellule sur occupée (crédit JC Hanché pour le CGLPL)
La surpopulation carcérale augmente dans la zone Toulouse-sud © JC Hanché pour le CGLPL

Les prisons françaises débordent et celles d’Occitanie encore plus. Au 1er juillet 2019, 71 710 détenus y sont enfermés. Conséquence : la courbe de la densité carcérale (ratio du nombre de détenus par rapport au nombre de places opérationnelles) est en augmentation quasi constante en France depuis une quinzaine d’années. Ce phénomène endémique, régulièrement dénoncé, reste une curiosité française dans un contexte européen où la tendance est la diminution globale du nombre d’incarcérations.
Depuis quand l’Occitanie détient‐elle la triste palme de la surpopulation carcérale ?
Jusqu’alors, Paris détenait la palme de la sur‐occupation avec 146,8 % en 2018, devant la zone Toulouse‐Sud, en 2e place avec 131 %. Cette année, le taux moyen dans les prisons d’Occitanie a fait un bond de 9 points, en atteignant les 140 %. La région décroche ainsi la première place du classement, alors que la région parisienne, en décrue, est parvenue à ramener son taux à 134,8 %. Ce tableau régional s’aggrave encore si l’on passe la loupe établissement par établissement. Sur les douze maisons d’arrêt réparties en Occitanie, neuf dépassent le seuil de 150 %. Parmi elles, quatre entrent même dans la catégorie du « sureffectif critique », à plus de 200 % (Nîmes, Foix, Perpignan et Carcassonne). Près de Toulouse, la maison d’arrêt de Seysses déborde elle aussi avec un taux de 191,1 %, contre 172 % en 2017.

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Par Nathalie Gillot

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