Des caméras pour verbaliser les dépôts sauvages ? Comme d’autres villes, Wattignies y croit, malgré la loi

Face au fléau des décharges illégales de déchets, de plus en plus de communes se dotent de dispositifs vidéos capables de détecter et d’aider à sanctionner les pollueurs. À Wattignies, près de Lille, la ville a fait appel à la solution de la société Vizzia. Mais sa légalité semble pouvoir être discutée.

depôt sauvage
Capture d’écran d’une vidéo de sensibilisation aux dépôts illégaux de déchets, tournée en 2023 par des adolescents du quartier du Blanc-Riez à Wattignies. Des zones de dépôts qui peuvent être surveillées par des caméras intelligentes de la société Vizzia.

« Nos rues sont enfin propres. On voit une vraie différence depuis quelques mois, surtout dans les rues Blériot, Fleming et Lindbergh, où des gens venaient déverser leurs ordures sous nos fenêtres. » Interrogée en mars dernier par La Voix du Nord, cette habitante du quartier du Blanc‐Riez à Wattignies ne cachait pas sa satisfaction suite à la mise en service de caméras de surveillance de la société Vizzia, capables d’aider à identifier et à sanctionner les auteurs de dépôts sauvages. Mais cette solution est‐elle vraiment légale ? Et la fin justifie‐t‐elle les moyens ?

L’abandon de déchets ou de matériaux illégaux constitue un véritable fléau pour les municipalités. Selon une étude de 2019 de l’Agence de la transition écologique (Ademe), la quasi‐totalité des collectivités en milieu urbain (91 %) font état de déchets déposés en dehors des dispositifs de collecte. Une majorité d’entre elles se déclare concernée par des décharges illégales.

Toujours selon cette étude, réalisée auprès de responsables de collectivités, c’est principalement l’incivilité (33 %) qui motive les déposants de déchets sauvages et l’absence de sanctions (25 %) qui contribue à faire perdurer ces pratiques. Le refus de payer est aussi une raison souvent invoquée (20 %).

Face à cela, la ville de Wattiginies a d’abord mis en place quelques actions de prévention : vidéos de sensibilisation, installation de panneaux sur certains « points noirs », installation de points de pré‐collecte d’encombrants. Mais devant l’inefficacité de ces dispositifs et la montée des protestations d’habitants, comme ceux du quartier du Blanc‐Riez, elle s’est résolue à faire appel à la société Vizzia.
Une vidéosurveillance protectrice de la vie privée ?
« Cette société propose une solution révolutionnaire par la pose de caméras intelligentes qui détectent les incivilités, expliquait le maire Alain Pluss, récemment décédé, lors d’un conseil municipal en avril 2024. Elles transmettent des images de qualité en quelques minutes aux personnes en charge de la vidéoprotection (…), une preuve incontestable pour identifier les pollueurs. »

Autre avantage, selon l’édile, « ce dispositif prévoit une d …

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Temps de lecture : 9 minutes

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Par Thomas Jusquiame