À quoi reconnaît‐on un dirigeant aux abois ? Au changement d’habitudes. Depuis des années, Yoann Choin‐Joubert, 49 ans, fondateur et PDG du groupe Réalités, aime poster sur LinkedIn des vidéos, à vélo de préférence, où il égrène les « good news » pour rassurer les actionnaires (la cotation en bourse a démarré il y a dix ans). « 2025 sera vraiment meilleur que 2023 et ce début 2024. Mais il faut encore tenir toute cette année », projetait le dirigeant dans la dernière publiée, en janvier.
« Tenir ». C’était bien le mot. Huit mois plus tard, ce 25 septembre, Réalités annonce qu’une « procédure de conciliation a été engagée auprès du tribunal de commerce de Nantes » qui durera 5 mois maximum. Une restructuration de sa dette pour éviter la sauvegarde, le redressement ou la liquidation judiciaire. Car l’expansion tous azimuts de l’ambitieux promoteur nantais [lire ci‐après] a en effet été financée par l’endettement. 375 millions d’euros fin 2023, soit quasiment l’équivalent de son chiffre d’affaires, ce qui leste un éventuel rachat par un concurrent. « On s’approche du demi‐milliard d’euros de dettes désormais », s’inquiète, blême, un partenaire en affaires.