Dans le quartier Bonnefoy, rencontre avec les expulsés de la gentrification

Au-delà des promesses politiques, des imposants gestes architecturaux et de la communication huilée des promoteurs immobiliers, les projets de renouvellement urbain charient aussi leur lot de maltraitance sociale. Reportage dans le quartier Bonnefoy, au cœur du projet ex-TESO.

Faubourg Bonnefoy.18/06/09ToulouseFrŽdŽric Scheiber/ANDIA pour CAPITAL
Un immeuble récent dans le faubourg Bonnefoy, à Toulouse. / Frédéric Scheiber

Quartier Bonnefoy, à l’est de Toulouse, de l’autre côté de la gare Toulouse‐Matabiau. Dans la petite rue des Cheminots qui file à droite de l’avenue de Lyon juste après le pont, Stéphanie, 38 ans, auxiliaire de vie scolaire, occupe un agréable T3 de 60 mètres carrés avec ses deux enfants, qu’elle élève seule. Installée là depuis 2012, son lien avec le quartier est bien antérieur : « Ma grand‐mère est des Hauts de Bonnefoy, raconte‐t‐elle. Je suis arrivée ici dans l’enfance et j’y ai grandi. C’est mon quartier. Et quand, il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de m’y réinstaller, je l’ai fait avec plaisir : c’est un coin populaire avec une vraie mixité sociale, dans lequel j’ai toujours été à l’aise même quand j’étais ado. En plus, c’est central. Je fais tout en vélo ou à pied… » Bref, un vrai « bon plan » pour cette mère isolée qui paie un loyer mensuel de 530 euros pour deux chambres et une grande pièce à vivre donnant sur une petite cour intérieure partagée avec six autres locataires.

Mais là s’arrête la belle histoire. La rue des Cheminots est promise à être rasée. Son tort ? Être placée au cœur du « périmètre de déclaration d’utilité publique » du plus grand projet de renouvellement urbain de Toulouse actuellement en cours. Un projet qui a discrètement changé de nom en novembre, l’acronyme un peu techno « Teso » (pour Toulouse euro‐sud ouest), laissant la place, ni vu ni connu, au plus gouleyant et pittoresque « Grand Matabiau Quai d’Oc ». La double finalité affichée, elle, demeure : « Transformer la gare de Toulouse‐Matabiau en pôle d’échanges multimodal » et « étendre le centre‐ville au‐delà du canal du Midi ». Le tout, assure la communication officielle du projet, en visant « une amélioration globale du cadre de …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 6 minutes

Favorite

Par Emmanuel Riondé

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif à atteint la moitié de l’objectif. Mais nous avons encore besoin de votre aide.
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes