Handicap : l’association Carpe Diem accusée de délaisser ses résidents

Hébergés dans des résidences mutualisées, plusieurs personnes lourdement handicapées accusent l'association Carpe Diem de ne pas les accompagner autant qu'elle le devrait. Face aux critiques, la direction défend une méthode censée être « plus souple » et assure que son fonctionnement est très contrôlé.

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Nathalie et Cyril, tous les deux atteints d'une infirmité motrice cérébrale, ont quitté Carpe Diem, déçus par l'association.

Absence des auxiliaires de vie, tâches bâclées, trop grande rigidité… Plusieurs bénéficiaires de l’association Carpe Diem (cinq usagers et la proche d’un sixième), une structure toulousaine d’aide à domicile accompagnant des personnes en situation de handicap, pointent les nombreuses failles de son offre d”« habitat inclusif ».

Cyril, 47 ans, et Nathalie, 37 ans, sont tous deux atteints de paralysie cérébrale qui les immobilise dans leur fauteuil. « Sur le papier, c’est très bien : Carpe Diem réunit toutes les heures de prestation dues aux bénéficiaires, les mutualise et dit : « Vous pouvez nous appeler quand vous voulez, on vient ». En réalité, ça ne se passe pas comme cela, remarque Cyril. Lorsque nous y étions, Nathalie avait droit à neuf heures d’accompagnement quotidien. On a fait la moyenne sur six mois et, chaque jour, elle devait avoir cinq heures d’aide grand maximum. » Le couple a quitté la structure depuis deux ans, déçu par la promesse non tenue de pouvoir pleinement « vivre l’instant présent », comme le signifie la locution latine choisie pour nom par l’association.

Carpe Diem a été fondée en 2003 par Alain Gabrieli. Lui‐même atteint de handicap lourd, ce Toulousain (lire son portrait paru dans La Dépêche du Midi en 2014) souhaitait « proposer aux personnes en situation de handicap une alternative aux services traditionnels d’aide à domicile existant sur le territoire toulousain ». Dix‐huit ans plus tard, Carpe Diem dispose d’un budget annuel d’environ cinq millions d’euros, emploie 200 salariés et accomplit 200 000 heures d’accompagnement chaque année. Actuellement, 88 personnes bénéficient des services de l’association qui fait partie des 46 structures de service d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) habilitées à l’aide sociale, sur les 221 existantes en Haute‐Garonne. Une habilitation importante : elle permet la prise en charge totale des heures de prestation de compensation du handicap (PCH) aux usagers par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).          
Les ratés de la mutualisation
En plus de son offre d’accompagnement mobile, l’association dispose de 34 logements, négociés avec des bailleurs sociaux, répartis dans quatre résidences à Toulouse où elle loge des personnes handicapées et leur fournit ses auxiliaires de vie. Un projet dit « d’habitat inclusif » dans …

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Par Emmanuel Riondé