Le dispositif de mixité sociale dans les collèges toulousains ? Une vitrine, un modèle. Un « exemple » même, a estimé le ministre de l'Éducation nationale Pape N'Diaye le 26 août, lors de sa conférence de presse de rentrée.
Une semaine plus tard, de passage le 2 septembre au collège Émile Zola, dans le quartier Saint-Michel, il enfonçait le clou. « À Toulouse, la mixité sociale est au cœur du projet pédagogique du collège Émile Zola. En partenariat avec les collectivités locales, l'établissement travaille à favoriser la mixité réelle. Cette coordination locale doit pouvoir se développer partout en France ! », soulignait-il sur son compte Twitter.
Lancé en 2017, par le Conseil départemental et le rectorat, le plan d’amélioration de la mixité sociale dans les collèges haut-garonnais a permis d'envoyer, en cinq ans, plus de 1 200 élèves venus des quartiers de Bellefontaine et de la Reynerie, zone du grand Mirail, dans onze collèges situés dans des quartiers « mieux cotés » de la métropole. Estampillés « ghettos », les deux anciens collèges du Mirail, Badiou et Bellefontaine, ont été fermés et seront bientôt détruits. Depuis la rentrée, ils sont remplacés par Saint-Simon et Guilhermy. Deux établissements neufs qui, contrairement à Badiou et Bellefontaine, ne bénéficieront pas du label réseau éducation prioritaire (REP et REP +).
Un bilan globalement positif
Cinq ans après le lancement du plan, des chiffres attestent de son succès. La première cohorte d’élèves concernés par le projet en 2017 a obtenu un taux de réussite au brevet de 63 % en 2021. Au terme de leur année de 3e, 80 % des collégiens concernés préfèrent poursuivre leur scolarité dans des lycées du secteur d'affectation plutôt que de revenir dans des établissements à proximité de leur lieu de résidence.
Interrogés par Mediacités, les responsables locaux sont au diapason du satisfecit ministériel. « Le dispositif était ambitieux, hors-norme et son bilan est assez exemplaire », apprécie Choukri Ben Ayed, sociologue chercheur accompagnant le projet. « L’expérimentation porte ses fruits », se félicite Vincent Gibert, vice-président (PS) du Conseil départemental chargé de l'éducation et des valeurs de la République. Malika Baadoud, directrice de l'association « L'école et nous » qui a soutenu le projet depuis le début, assure de son côté avoir reçu « des retours extrêmement positifs des parents ».
La réussite du dispositif – sur laquelle le Département a beaucoup communiqué - a été très relayée dans les . . .
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