Décontractée et sérieuse – sans s’interdire quelques saillies humoristiques –, la procureure de la République de Lille Carole Etienne a reçu Mediacités pendant plus de deux heures, le 28 janvier dernier, dans son bureau au neuvième étage du Palais de Justice. Voici un an, cette Caennaise de 56 ans a pris la tête du 7e parquet de France fort de 39 magistrats (dont 31 femmes). Passionnée par son métier – « à 12 ans, je savais que je voulais devenir magistrate » –, elle se comparera plusieurs fois durant l’échange « à un moine en sandales et robe de bure » prête à rencontrer les habitants « quitte à me prendre des tomates, pour expliquer que la justice travaille plus qu’on ne le pense, qu’elle n’est pas hors-sol et qu'elle est imaginative ». Jamais loin de ses téléphones portables, dont l’un accroché à sa ceinture et qui ne la quitte jamais, Carole Etienne dresse un état des lieux lucide et assez inquiétant de la délinquance régionale.
Pour la procureure de Lille, « on assiste à une banalisation de la prostitution et du trafic de stupéfiants »
Un an après son arrivée à la tête du Palais de justice de Lille, la procureure de la République Carole Etienne décrypte pour Mediacités les points noirs de la délinquance locale - trafics de drogues, prostitution juvénile, violences intra-familiales… Tout en défendant « l’action imaginative » de la justice.
