Fatiha Agag‐Boudjahlat, militante virulente de la laïcité

« Féministe antilibérale » éreintant la gauche politique, « casanière » appréciant la lumière médiatique, « enfant d’immigrés » algériens récusant l'idée d'un racisme anti-arabe et anti-musulman systémique, Fatiha Agag-Boudjahlat, essayiste et professeure toulousaine, est en croisade pour « défendre la laïcité ». Portrait de cette militante crainte et clivante.

Fatiha Agag Boudjahlat
Fatiha Agag-Boudjahlat, lors de la remise du prix national de la Laïcité, en 2019. / © Comité Laïcité République

« Je n’aime pas sortir et le travail occupe la majeure partie de mon existence. » Casanière, Fatiha Agag‐Boudjahlat ? Cette professeure d’histoire‐géographie dans un collège toulousain classé REP et essayiste de 41 ans n’en aime pas moins capter l’attention médiatique et politique. Comme en janvier dernier, quand elle a reçu les soutiens du ministre de l’Éducation nationale et du recteur d’académie de Toulouse, lui octroyant une protection fonctionnelle si elle décidait de saisir la justice face à ses détracteurs. « Mais je n’ai pas porté plainte, ça me paraîtrait bizarre d’attaquer des syndicats », nous a assuré l’enseignante lors du long entretien téléphonique qu’elle a accordé à Mediacités (voir l’encadré « En coulisses » ci‐après). 

À l’origine de cette mise sous protection, une polémique liée à deux textes publiés par la professeure sur Facebook, le 2 novembre 2020, à la suite de la minute de silence en hommage à Samuel Paty. « Cela s’est bien passé. Les élèves ont été formidables. Les seuls qui ont refusé de faire la minute de silence, 5 sur 380, appartiennent à la classe d’accueil et viennent de l’étranger, proche ou lointain, mais arabo‐musulman », écrivait Fatiha Agag‐Boudjahlat, avant de s’en prendre à leurs parents qui « benchmarkent les législations sociales ». Et de conclure d’un ton péremptoire : « La France n’est pas un simple guichet de services. Je m’en vais le leur rappeler ».

Dix jours plus tôt, soit une semaine après l’assassinat de Samuel Paty, elle publiait déjà sur son réseau social favori : « Le score est toujours de 300 à zéro. De deux décapitations à zéro. D’un prêtre égorgé à zéro. D’enfants juifs abattus à zéro. » Un décompte donnant « la nausée », selon les syndicats Sud Éducation et CGT Éducation 31, qui ont dénoncé dans une lettre ouverte, le 17 décembre, des propos relevant « d’une stigmatisation et d’une discrimination » de ses propres élèves. S’estimant menacée, l’enseignante a demandé et obtenu la protection fonctionnelle. Relatée dans des articles plutôt conciliants (dans L’Express ou sur le site de 

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Par Emmanuel Riondé