Présidentielle 2022 : A Colomiers, des électeurs entre « ras‐le‐bol » et désillusions

A quelques jours du scrutin, les électeurs de cette commune de l'agglomération toulousaine se préparent à voter pour le président sortant, contre lui, ou contre l'extrême-droite. Des choix sans enthousiasme et hésitants qui en disent long sur l'apathie qui a gagné bon nombre de citoyens.

presidentielle 2022 COlomiers
A Colomiers, les électeurs s'apprêtent à voter sans enthousiasme. / Crédit photo Gael Cérez

Elles s’appellent Valérie, Sylvie, Fabienne et Noémie*. Ils s’appellent Joël, Arnaud, Jean‐Christophe, Freddy, Vincent et Patrick. Ils et elles vivent ou travaillent à Colomiers, ville nouvelle de près de 40 000 habitants située dans l’Ouest toulousain et bastion du socialisme municipal depuis des décennies. Mediacités les a croisés mardi et mercredi dans les rues, au hasard d’une promenade préélectorale. Que pensent‐ils des candidats ? Savent‐ils pour qui ils vont voter ? Comment ont‐ils arrêté leur choix ? L’avis de ces dix personnes n’a pas vocation à être représentatif du vote des 22 300 électeurs et électrices columérins, mais il en dit long sur la désillusion et le ras‐le‐bol qui gagnent bon nombre de citoyens.

« Je n’ai même pas pensé que je pourrais voter pour Anne Hidalgo ! »

Croisé dans la rue du Prat, l’une des rares de Colomiers affichant le charme des petits villages du sud‐ouest, Joël se décrit comme « électeur de gauche depuis 1981 ». En 2017, comme 28 % des Columérins, il a donné sa voix à Emmanuel Macron dès le premier tour. « J’ai voté pour le moins pire et pour faire barrage à l’extrême droite », explique‐t‐il.

Dimanche 10 avril, Joël ne votera toujours pas socialiste. « Je n’ai même pas pensé que je pourrais voter pour Anne Hidalgo, s’exclame-t-il presque surpris. Le vote PS a encore du sens localement, mais pas au niveau national. » Déçu par le niveau de la campagne, cet ingénieur qualité dans l’aéronautique sexagénaire regrette l’absence de débat d’idées et de projets novateurs, ainsi que les critiques omniprésentes entre candidats. « On parle beaucoup de l’insécurité, mais ce n’est pas cela qui fait vivre une société. Je voudrais qu’on parle plus d’économie, d’industrie et d’emploi », soupire‐t‐il, peu convaincu par la faisabilité des promesses de retraite à 60 ans.

Triste que la gauche n’ait pas été capable de présenter un « candidat unique », Joël dit ne pas pouvoir voter pour Jean‐Luc Mélenchon à cause de ses « propositions intenables sur l’international » : « Être contre l’Otan avec ce qui se passe en Ukraine, c’est un point bloquant pour moi. » Alors, encore une fois, Joël votera Macron au premier tour même s’il le fera « mais avec moins d’enthousiasme ». Un vote « utile » pour « éviter Zemmour », observe‐t‐il.

Un peu plus loin rue …

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Temps de lecture : 7 minutes

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Par Gael Cérez