Un fond de l’air révolutionnaire ? Jeudi soir, aux abords de la Place du Capitole de Toulouse, un peu avant 20 h, la question peut être posée. « La carmagnole », « Ah ça ira ! » ou « Louis XVI, Louis XVI, on l’a décapité ! Macron, Macron, on peut recommencer ! » sont repris par tout ou partie des centaines de manifestantes et manifestants faisant face au cordon de gendarmes, qui les empêche d’entrer sur la place. Tenant un drapeau du Parti de gauche dont il est le coordinateur, Jean‐Christophe Sellin invite, lui, Robespierre à « revenir »…
Mais finalement, pas (encore) de guillotine ni de terreur : les gendarmes s’écartent et aux alentours de 20h15, les Toulousaines et Toulousains retenus rue du Poids de l’huile, derrière l’Hôtel de Ville, rejoignent celles et ceux qui se trouvaient déjà sur la place pour y exprimer leur rage.
Celle‐ci n’a cessé de grossir depuis l’annonce, vers 15h, du recours au 49–3 par la Première ministre Elisabeth Borne pour faire passer la loi de réforme des retraites à l’Assemblée nationale, faute d’une majorité assurée à deux voix près, selon Le Monde. Et pour cause, au parlement comme dans la rue, cette réforme est largement contestée depuis deux mois dans tout le pays par un mouvement social d’une ampleur inédite.
« On est en colère, résume Lise, syndicaliste à Sud Solidaire Collectivités territoriales, travaillant pour le Département. C’était la 9e manifestation aujourd’hui …