Depuis trois siècles, la maison Méert traverse le temps. Les ateliers étroits du 27 rue Esquermoise à Lille sont depuis toujours le cœur battant de la pâtisserie nordiste. Une permanence, qui garantit une certaine authenticité des produits : ultra‐frais, ils sont fabriqués à la main par des artisans formés “maison”, qui se sentent comme dans une famille.
Contrairement à un autre succès de la pâtisserie lilloise, les Merveilleux de Fred – qui possède un réseau de dizaines de franchises en France et dix‐sept établissements à travers le monde – Méert n’aurait pas d’envie d’ailleurs. « On veut garder le côté confidentiel, exclusif. Notre politique, c’est de nous différencier des autres. Que voulez‐vous ? », se justifiait le président de la maison, Thierry Landron au magazine Le Point en 2018.
C’est en réalité un peu plus nuancé que ça. Méert a en effet déjà tenté quelques expériences hors de Lille, mais celles‐ci ont parfois échoué. D’où peut‐être la modestie affichée… La première expatriation est prudente. Elle a lieu à une douzaine de kilomètres du 27 de la rue Esquermoise, au musée La Piscine à Roubaix. La marque y ouvre un salon de thé en 2001, qui existe toujours.
La véritable expansion débute ensuite en 2010 avec l’ouverture d’une première boutique à Paris, dans le très chic et touristique quartier du Marais. Elle est suivie rapidement par l’inauguration de deux autres adresses, l’une toujours dans la capitale, dans le tout aussi cossu quartier Saint‐Germain des Prés, l’autre en Belgique, dans la très en vue Galerie du Roi, près de la Grand’place de Bruxelles. S’installer au pays de la gaufre ? Un sacré pari… que Thierry Landron a longtemps hésité à tenter. En 2011, il confiait à L’Express qu’il craignait que Méert y « perde son âme ».
« Une première en trois cent ans d’histoire »
Au début des années 2010, les gaufres Méert sont toujours produites à Lille. Pour garantir leur fraîcheur, le gérant de la première boutique de la capitale, Denis Wozny effectue quotidiennement les allers‐retours Lille‐Paris en train, puis en voiture, avec dans ses bagages la précieuse marchandise. « C’était un peu la débrouille mais ça n’a pas duré longtemps », précise‐t‐il à Mediacités. On dit également que Paul‐Henry Guermonprez, l’autre patron de l’enseigne, en ramenait dans …