Ville et automobile : le combat des berges de Garonne à Toulouse

Dans les années 1970, le Comité de défense des berges de la Garonne s'est battu pour empêcher l'aménagement d'une voie rapide en bord de fleuve. Retour sur une victoire écologiste avant l'heure.

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Les berges de la Garonne aujourd'hui / Photo Armelle Parion

Saviez‐vous que les berges de la Garonne ont échappé de peu à un destin semblable à celles de la Seine et du Rhône à Paris et Lyon ? Dans les années 70, les autorités voulaient construire une voie rapide en contrebas des quais. Un projet contre lequel se sont mobilisés de nombreux riverains. Avec succès.

Bertrand Verdier en a été la cheville ouvrière. Jeune ingénieur en informatique médicale, il découvre avec stupeur en juillet 1974 un projet de voies rapides sur berges  « devant traverser le centre‐ville entre Empalot et le port de l’embouchure en longeant par les quais de la Daurade et Saint‐Pierre ». La lecture de la double page du magazine municipal Capitole information consacrée au sujet le laisse sans voix. 

Deux mois plus tard, il fonde avec Julien Savary, maître de conférences en économie, le Comité de défense des berges de la Garonne. L’aventure va durer près de trente ans. Avec ses acolytes, ils ont « fait de l’écologie avant que le mot n’existe », affirme l’initiateur du comité de défense des berges de la Garonne, et ancien président du comité de quartier Chalets‐Roquelaine, qui prépare un livre sur le sujet.
Un projet étatique
C’est le ministère de l’Équipement qui est à l’origine du projet de voies rapides sur berges. « L’État avait déjà fait les voies sur berges à Paris, puis à Lyon. Il vend donc le projet à Toulouse, et celui‐ci est voté à l’unanimité du conseil municipal en 1974. Il y avait déjà eu le projet d’enlever le Canal du midi de son lit pour faire une autoroute. Pierre Baudis (alors maire de Toulouse, NDLR) s’y était opposé. Mais il avait ensuite accepté l’idée que soit bétonné le Canal », recontextualise le militant.

Pour les deux amis, hors de question de laisser faire un tel aménagement. « Sous couvert d’améliorer la circulation, le but était de développer la circulation en centre‐ville pour faciliter le commerce, un des premiers appuis électoraux du maire. Avec les débuts des grandes surfaces à la périphérie de Toulouse, les commerçants du centre‐ville voient leur chiffre baisser », explique Bertrand Verdier.

Rapidement, la mobilisation s’organise. Distribution de tracts sur les quais, réunions publiques dans des bars, des écoles… L’association tient aussi une permanence tous les dimanches, rue Saint‐Rome, la première artère de la commune être tout juste piétonnisée. « On informait les habitants sur notre stand, en leur montrant des photos, et on faisait signer une pétition qu’on déposait une fois par mois à la …

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Par Armelle Parion