Entre recrutements par piston et souffrance au travail, la gestion du personnel chez Noréade fait le grand écart

La première régie publique de l’eau en France emploie près de 700 personnes mais a dû attendre 2022 avant de se doter d’une DRH. D’où une gestion quelque peu erratique des ressources humaines pouvant conduire aussi bien à l’embauche généralisée de membres de la famille de salariés ou de dirigeants qu’à la réorganisation brutale de certains services.

Le siège de la régie Noréade est situé à Wasquehal, à côté de Lille. Il regroupe environ 150 agents sur 700.

« Quand je suis arrivé [au début des années 2000], il n’y avait pas de départs. C’était exceptionnel », se souvient Pierre*, un ancien salarié de Noréade. Depuis quelques années, plusieurs services de la première régie publique de l’eau enregistrent des démissions, des abandons de poste, des arrêts maladie pour burn‐out ou des licenciements pour inaptitude.

Rien qu’à la Direction des systèmes d’information (DSI), sept départs ont été enregistrés depuis 2021 sur la vingtaine de salariés de ce service en charge de la vie informatique. Même son directeur a sollicité un changement de position. La faute à une réorganisation des postes opérée par la direction générale sans concertation avec les travailleurs concernés.

Le 24 septembre 2021, les salariés du service apprennent brutalement cette réorganisation. Plusieurs agents qui dans l’organigramme précédent – que Mediacités a consulté – occupaient des fonctions de « responsables » d’équipe sont réintégrés au sein de nouvelles équipes, avec de nouveaux responsables au‐dessus d’eux. Certains récupèrent alors les fonctions qu’ils ont occupées au début de leur carrière, et des tâches qu’ils ne réalisaient plus depuis longtemps. Ils le vivent comme une rétrogradation. « Mon N+1 est devenu mon N+3 et ils ont engagé un prestataire extérieur comme manageur, pour faire les missions que je faisais avant », décrit, par exemple, Pierre.

Le choc est immense pour une grande partie des agents, qui ne comprennent notamment pas pourquoi on ne les a pas laissés postuler aux nouvelles fonctions à responsabilité confiées à des prestataires extérieurs. Plusieurs d’entre eux sont placés en arrêt maladie par leur médecin. Certains décident de démissionner. Face à cette situation, la Commission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT) lance une première enquête. Elle conclut à un mal être majoritaire au sein du service.

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Par Eden Sakhi Momen

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