Mi-juin, les insoumis et leurs sympathisants désignaient deux co-chefs de file pour animer la campagne des municipales à Lille. L’occasion de développer les éléments de leur stratégie d’union populaire pour battre les socialistes en 2026, avec, pourquoi pas, une alliance avec les écologistes pour y parvenir.
Et si les insoumis topaient avec les écologistes pour prendre la ville de Lille aux socialistes ? « De quel côté les écologistes sont‐ils ? Ils devront choisir entre être dans la continuité d’un socialisme en déclin qui a abandonné les quartiers populaires et la rupture », leur lance Aurélien Le Coq, député de la 1ère circonscription du Nord, moteur de la campagne insoumise pour l’élection municipale de 2026.
Il faudra attendre le second tour de l’élection municipale pour voir se fixer les accords des uns avec les autres. Les insoumis, engagés dans une campagne de terrain très active, se savent capables de faire un bon score de premier tour et de peser dans les négociations de l’entre deux tours. En 2020, ils étaient restés sous le seuil des 10 % au premier tour, s’arrêtant là. Six ans plus tard, le mouvement, qui fêtera ses dix ans en 2026, pourrait faire mieux, avec des scores en progression à Lille, bastion socialiste de plus en plus fragile.
Se trouver des alliés pour espérer gagner
Mais pour dégager une majorité face aux socialistes, il faudra se trouver des alliés. D’où cet appel du pied aux écologistes pour une alliance de second tour. En 2020, les discussions entre les deux têtes de listes – Stéphane Baly pour les Verts et Julien Poix pour la France insoumise – avaient échoué après des divergences sur le projet d’aménagement de Saint‐Sauveur. Julien Poix, alors partisan d’un projet de parc urbain sans construction de logements sur le site, n’avait finalement appelé à aucune fusion pour le second tour. Il a depuis rejoint les écologistes pour siéger à la région Hauts‐de‐France…
Entre les socialistes et les écologistes, la rupture avait d’ailleurs été actée pendant l’entre deux tours de 2020. Martine Aubry avait refusé de poursuivre sa campagne avec ses alliés historiques, faisant de Stéphane Baly son principal adversaire. Battu sur le fil, avec 227 voix d’avance pour Martine Aubry, ce dernier est depuis devenu le chef de l’opposition aux socialistes à Lille.
Désigné tête de liste écologiste pour la campagne 2026, Stéphane Baly espère terminer premier du premier tour pour prendre la tête d’une coalition de gauche au tour suivant, qui ne ferme pas la porte aux socialistes, contrairement au positionnement des insoumis déterminés à les battre. Ces dernières semaines, les insoumis lillois ont déployé un peu plus leur dispositif en désignant deux co‐chefs de file pour animer leur campagne lilloise : Lahouaria Addouche, suppléante d’Aurélien Le Coq et Lucas Fournier, conseiller municipal d’opposition à Hellemmes, le seul élu du parti dans l’une des trois communes associées (Lille, Lomme, Hellemmes).
Ugo Bernalicis, pas tête de liste
Déjà engagés dans des discussions avancées avec une série d’acteurs locaux de la vie politique, associative et militante, les insoumis poursuivent leur stratégie d’union populaire. « Six mois nous séparent de notre entrée au Beffroi », poursuit Aurélien Le Coq, au cours d’un échange avec Mediacités réunissant les trois leaders locaux.
Le député Ugo Bernalicis, autre figure du mouvement, ne s’engagera finalement pas à Lille pour cette élection. C’est très probablement l’une de ces trois autres personnalités locales LFI – Lahouaria Addouche, Aurélien Le Coq ou Lucas Fournier – qui conduira la liste insoumise en mars. La tête de liste sera définitivement désignée courant septembre.
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