Agricultrice dans le Gers et porte-parole de la Confédération paysanne, Sylvie Colas a voulu remettre sa médaille de l'Ordre du Mérite agricole à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, lors du passage de cette dernière près d’Auch.
Sylvie Colas sait bien que son coup d’éclat ne cassera pas trois pattes à un canard, fût‐il gersois, mais « quand la démocratie est enjambée, à coups de motion de rejet, pour confisquer le débat parlementaire et imposer, avec la complicité de la ministre de l’Agriculture, un texte aussi mortifère que la loi Duplomb, que reste‐t‐il aux oppositions, sinon les symboles ? », questionne la porte‐parole de la Confédération paysanne du Gers.
Depuis le tour de passe‐passe du bloc gouvernemental soutenu par l’extrême droite pour expédier ce projet de loi pro‐pestiticides, pro‐mégabassines et pro‐élevages industriels en commission mixte paritaire sans passer par la case hémicycle de l’Assemblée, cette maraîchère bio a le sentiment qu’« on touche le fond ».
Et pour le signifier, elle a choisi la forme. Le 5 juin, la syndicaliste a profité du déplacement en terre gasconne d’Annie Genevard, qu’elle qualifie de « ministre de l’Agriculture et de la souveraineté agrochimique », pour renoncer à l’Ordre du Mérite agricole, dont elle était chevalière eu égard à ses 40 ans d’expérience. Alors que la caravane ministérielle paradait dans une ferme locale après avoir pactisé avec les productivistes « Jeunes Agriculteurs » (JA) qui tenaient Congrès national à Auch, la Gersoise a voulu restituer son diplôme à l’ex-députée du Doubs.
Crime de lèse‐Genevard ! Drapée dans son tailleur‐pantalon marine, la ministre a illico tourné les talons, fustigeant une démarche « inélégante » sur l’air de « ce ne sont pas des manières de procéder ». Soucieuse d’officialiser son geste et dans …