« Je n’aime pas trop les médailles d’ancienneté… »

Comment justifient-ils leur remarquable longévité ? Les réponses des cinq plus grands élus cumulards dans le temps du Rhône. Paradoxes compris.

Lyon (69) : Michel Mercier,
Michel Mercier, champion toutes catégories cumule 119 années de mandats. Crédit : Andia

N°1 – Michel Mercier, 119 années de mandat : L’indéboulonnable notable de Thizy

Le sénateur‐maire de Thizy‐les‐Bourg, président de la communauté de communes de l’Ouest rhodanien, sera‐t‐il candidat aux prochaines européennes ? On ne le saura pas de sa bouche puisque Michel Mercier n’a pas donné suite à nos sollicitations. L’hypothèse est peu vraisemblable. Elle aurait pourtant du sens : il s’agit du seul mandat que l’ancien garde des sceaux de Nicolas Sarkozy n’a pas occupé.

Aucun autre scrutin n’a de secrets pour lui. Conseiller municipal de Thizy (moins de 4000 habitants alors) à 24 ans en 1971, maire à 30, conseiller général à 31, président du conseil général en 1990 à 43 ans, vice‐président de la région à 45 ans… Et déjà le cumul des mandats le rattrape. En 1993, il est obligé de lâcher le conseil régional pour faire son entrée à l’Assemblée… qu’il quitte deux ans plus tard pour le Sénat.

Sans sa calamiteuse tentative de devenir maire de Lyon en 2001 (son seul échec électoral), candidature qui l’avait contraint à quitter son fief, Michel Mercier serait en passe de battre le record de longévité (41 ans) d’un de ses lointains prédécesseurs du XIXe siècle à l’hôtel de ville de Thizy. Il revient « à la maison » à l’occasion d’une partielle en 2006 et œuvre pour une fusion avec les communes alentours… dont il prend la tête en janvier 2013. Cela le contraint à quitter la tête du conseil général, non sans avoir battu le record de Benoît Carteron, avec 23 ans de présidence.

Pas rassasié pour autant, il porte sur les fonts baptismaux la communauté d’agglomération de l’ouest rhodanien dont il prend naturellement la présidence en 2014. De quoi largement l’occuper pour un ultime mandat ? Que nenni. A la rentrée suivante, à 67 ans, il rempile au Sénat… dont il a démissionné six mois plus tôt pour cause de cumul. Michel Mercier devra donc choisir entre le palais du Luxembourg et Thizy‐les‐Bourg en juillet.

On se résume : élu municipal depuis 41 ans, conseiller général pendant 37 ans, sénateur depuis 19 ans, élu intercommunal depuis 18 ans… Ajoutez quelques broutilles (député et conseiller régional durant deux ans) et vous arrivez à un total pharaonique de 119 ans de mandat. Et encore, de 2009 à 2012, ses maroquins ministériels ont contraint Michel Mercier à quitter la Haute Assemblée.

Il est d’ailleurs plaisant de relire le compte‐rendu d’un débat au palais du Luxembourg où celui qui était alors ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire se prononçait contre une proposition de loi interdisant le cumul des mandats. « On veut toujours plus d’État à l’échelon local ! L …

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Par Alexandre Buisine