Opéra de Lyon : une danseuse virée à cause de sa maternité

Peut-on être danseuse et mère ? Une ex-artiste de l’opéra accuse le directeur du ballet Yorgos Loukos de discrimination suite à sa grossesse, enregistrements – dont Mediacités révèle ici la teneur – à l'appui. Son procès en correctionnelle se tiendra le 9 novembre.

FUGUE A TROIS
Le directeur du ballet de l'opéra de Lyon Yorgos Loukos était poursuivi par une de ses anciennes danseuses Karline Marion. photo : MaxPPP

L’opération a été baptisée « Dans les coulisses du ballet ». Le mois dernier l’opéra de Lyon ouvrait au public le magnifique studio d’entraînement de ses 31 danseurs situé dans le dôme de l’édifice. Les visiteurs pouvaient aussi s’essayer à quelques pas de danse contemporaine dans le petit studio. De quoi approcher le quotidien des artistes. Mais c’est d’autres « coulisses » que Mediacités dévoile. Et elles font beaucoup moins rêver… Le 9 novembre prochain, le tribunal correctionnel de Lyon jugera Yorgos Loukos, directeur du ballet de l’opéra, pour harcèlement et discrimination. Poursuivi par une de ses anciennes danseuses, Karline Marion, il risque jusqu’à deux ans de prison ferme et 30 000 euros d’amendes.

En cause : la maternité de la danseuse. La plaignante reproche au directeur de l’avoir mise sur la touche à partir de l’annonce de sa grossesse, puis d’avoir mis fin à une collaboration de six ans avec l’opéra de Lyon après son accouchement. Alertée par le rapport d’un inspecteur du travail, la ville de Lyon n’a pas cherché à défendre l’artiste alors que Karline Marion, en tant que danseuse du ballet, était salariée de la collectivité. Au contraire…

Formés l’une comme l’autre chez Béjart

Karline Marion a débuté la danse à six ans. Formée au ballet de Nancy puis dans la compagnie de Maurice Béjart à Lausanne pendant dix ans, elle rejoint l’opéra de Lyon en 2008. Elle a alors 29 ans. Elle y retrouve Yorgos Loukos, lui aussi formé chez Béjart. Maître du ballet lyonnais à partir du milieu des années 1980, le danseur de nationalité grecque, 67 ans aujourd’hui, est nommé directeur en 1991. Il travaille à l’opéra en famille, sa sœur Eleni Loukos étant la régisseuse du ballet. C’est un personnage « avec un bagou incroyable, confie une salariée de l’opéra sous le couvert de l’anonymat. Mais avec ses danseurs, il peut très vite passer de l’adoration à la détestation ».

https://twitter.com/CanadasNAC/status/594244995848122370

Pour Karline Marion, les ennuis commencent en avril 2013, quand elle annonce à son supérieur qu’elle attend un enfant. Selon elle, Yorgos Loukos l’écarte de certaines programmations. « Marre de ces femmes …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

Favorite

Par Nicolas Barriquand

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 90% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes