Compagnie nationale du Rhône : le géant des barrages dans de mauvais courants

Moins médiatique que celle du rail, l’ouverture à la concurrence des barrages plonge la Compagnie nationale du Rhône (CNR) dans l’incertitude. Alors que l’entreprise, qui vient de se réorganiser, est secouée ces deux dernières années par des tentatives de suicides parmi ses agents.

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Le site de Pierre-Bénite, au sud de Lyon, où la Compagnie nationale du Rhône gère une écluse et un barrage. Photo : N.Barriquand/Mediacités.

Automne 2014. Le 15 octobre de cette année‐là, la Compagnie nationale du Rhône (CNR), chargée depuis 1934 de la navigation sur le fleuve, de ses barrages et de l’irrigation des territoires qu’il traverse, souffle ses 80 bougies. Un anniversaire en grandes pompes, organisé à la centrale hydroélectrique de Pierre‐Bénite, au sud de Lyon, avec en invité vedette Ségolène Royal. Celle qui est alors ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie délivre une nouvelle rassurante aux oreilles de la direction et des 1 370 salariés de la CNR : la prolongation au‐delà de 2023 de la concession du Rhône – socle et pierre angulaire de l’entreprise – est « en bonne voie ». 

https://twitter.com/didierldurand/status/522443167174782976

Trois ans et demi plus tard ? Rien à l’horizon. Trimbalé entre Bruxelles et Paris, entre Bercy, l’Elysée et le ministère de l’Environnement, le dossier serait aujourd’hui, selon nos informations, entre les mains d’un conseiller interministériel rattaché à Matignon. Il « est en cours d’instruction, nous n’avons pas de commentaire à faire à ce stade », rétorquent, de leur côté, les services de Nicolas Hulot. « Nos échanges avec l’Etat sont positifs mais le gouvernement tarde à finaliser le processus », commente‐t‐on à la CNR. Plus personne ne se risque, en tout cas, à le dire « en bonne voie ». 

Résultat, sur les bords du Rhône, l’incertitude, après avoir nourri l’impatience, alimente l’inquiétude. Le 29 mars dernier, quatre élus – dont le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez – représentants des collectivités siégeant au conseil de surveillance de la CNR ont interpellé Emmanuel Macron dans un courrier. « Nous nous inquiétons de ne pas voir aboutir ce dossier », écrivent‐ils [voir document ci‐dessous], cinq ans après avoir engagé la démarche.

Lettre adressée à Emmanuel Macron par les élus représentants des collectivités siégeant à la CNR.

« Il a fallu un énorme travail pour motiver cette demande de rallonge dans le temps », confie à Mediacités l’un des signataires, Christian Monteil, pr …

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Temps de lecture : 9 minutes

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Par Marie-Annick Depagneux et Nicolas Barriquand