Polonium, mercure, squelettes… Quand les lycées ouvrent les placards des laboratoires

Objets radioactifs dans un lycée de Villeurbanne, produits chimiques périmés dans un collège lyonnais... Les placards des établissements scolaires regorgent encore de vieux stocks potentiellement dangereux, dont le traitement peut parfois virer au casse-tête pour les enseignants.

labo lycée
Photo d'illustration : élèves de Première STL du lycée agricole de Théza (Pyrénées-Orientales). Photo : licence CC / EPLEFPA Perpignan Roussillon

C’est une petite boîte en plomb qui a préoccupé pendant des semaines les enseignants du lycée Pierre Brossolette de Villeurbanne. Un paquet de la taille d’une « boîte à chaussures » contenant du cobalt et des échantillons de polonium et de radium, deux éléments radioactifs dont l’utilisation est aujourd’hui proscrite dans les établissements scolaires.

De mémoire de professeurs de l’établissement, ces produits auraient été amenés au lycée dans les années 1990 par une enseignante enthousiaste, qui avait pioché dans les stocks d’une université pour faire participer ses élèves aux Olympiades de physique, un concours de projets scientifiques expérimentaux. Mis sous scellés par sa successeuse au début des années 2000, ils dormaient depuis paisiblement dans le placard d’un des laboratoires.

En 2021, le lycée déménage dans de nouveaux locaux. Les classes sont vidées, le colis encombrant ressurgit. « Personne ne voulait le prendre parce qu’il ne figurait pas dans les inventaires de la Région qui gère les déchets dangereux », raconte Christine Seguret, professeur de physique à Pierre Brossolette et représentante du personnel au sein de la commission hygiène et sécurité.

Sources radioactives dans le sous‐sol
Une entreprise spécialisée sollicitée par l’établissement propose un devis à 20 000 euros pour les débarrasser du problème. Bien trop cher pour un lycée qui fonctionne déjà avec des moyens limités. Tout le monde se renvoie la balle. Jusqu’en novembre 2021, où la boîte est finalement récupérée par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), aux frais de la région Auvergne‐Rhône‐Alpes. « Ça a été bien géré, il n’y a eu aucune fuite. On parle de sources certes dangereuses, mais avec de très faibles émissions radioactives, souligne l’enseignante. Pas de quoi contaminer …

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Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

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Par Mathieu Périsse