Un modeste bâtiment, à seulement cinq minutes de la place du village. À Châteldon, l’usine de la prestigieuse eau minérale se fait discrète. Son précieux liquide s’exporte pourtant très bien. Le roi Louis XIV s’en faisait déjà livrer pour ses vertus digestives, raconte le storytelling de la marque. « On ne boit de la Châteldon que sur une bonne table ou à Noël », précise Bruno, sur la place de cette petite bourgade du Puy‐de‐Dôme. Mais cet habitant regrette de ne plus pouvoir s’en procurer aussi librement que par le passé. « Avant, on allait remplir des bouteilles de limonade vides à la source », se remémore le cinquantenaire.
Désormais, la source est grillagée. Son débit est faible et des quotas de vente s’appliquent dans le village. Cette eau minérale, rare, est devenue un produit de luxe convoité, bien marketée par la Société commerciale d’eaux minérales du bassin de Vichy (SCBV). « Vous connaissez son prix dans les restaurants parisiens ? », s’exclame une habitante de Rongère‐Montagne, un lieu‐dit de la commune. Douze euros pour une simple bouteille, à la célèbre table du Fouquet’s.