Les étonnants privilèges de l’inamovible directeur des Beaux‐Arts de Nantes

Vendredi 25 septembre, l'école supérieure des Beaux-Arts de Nantes et de Saint-Nazaire s'est dotée d’un nouveau président. Le directeur, lui, n'a pas changé. A sa tête depuis près de 18 ans, Pierre-Jean Galdin s’y est taillé un poste en or, sous l’œil aussi passif qu’admiratif des élus et administrateurs. Au risque de dérapages et de plomber les finances de l’école.

Bx-Arts Nantes
L'entrée de l'école des Beaux-Arts de Nantes. / Photo : Thibault Dumas

La sonnerie de la rentrée retentit. Dans quelques jours, 324 étudiants retrouveront les bancs de l’École des beaux‐arts Nantes Saint‐Nazaire (Esbansn). Et leur directeur « éternel », Pierre‐Jean Galdin, 64 ans. « J’ai envie d’arrêter à la fin de l’année 2020 », avait‐il pourtant assuré, en janvier dernier, à des enseignants et personnels médusés. Mais l’homme a encore changé d’avis. « Je l’annonce régulièrement, pour des projets personnels ! Il y a eu le Covid‐19, etc. Donc, ça sera plutôt à la fin de mon dernier contrat, le 31 janvier 2022. C’est bon, j’ai le droit à la retraite ! », réplique cet Agenais d’origine depuis le dernier étage de l’une des anciennes halles Alstom. 

Depuis trois ans, c’est là, au cœur du quartier de la Création, que trône « sa » nouvelle école. Comme l’avait voulu Jean‐Marc Ayrault, celui là‐même qui, en 2004, pour des Beaux‐Arts encore en régie municipale, recrute cet ancien proche collaborateur « de Jack [Lang] » à Blois et au ministère de l’Education, mais sans carte du PS (selon ses dires). « On était trois candidats et je l’ai emporté », se remémore Pierre‐Jean Galdin, sourire en coin.

L’amorce de 18 ans d’un règne sans partage. De bout en bout. Tous les trois ans, alors que le Code général des collectivités territoriales (CGCT) prévoit une mise en concurrence du poste, sa reconduction aura été automatique, comme un simple avenant signé sur un contrat de travail. En 2013, une annonce de vacance de poste sera même publié par l’école… après sa reconduction par le conseil d’administration. « En définitive, le directeur […] n’a jamais été confronté à la concurrence d’autres projets », relevait la Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire, dans un rapport d’observations pimenté, rendu public le 18 octobre 2019. 

En même temps, pourquoi changer ? « Tout le monde trouve que l’on a un super directeur », s’enfièvre David Martineau, dernier président du conseil d’administration, fort de 24 administrateurs et où les élus nantais (11) et nazairiens (3), principalement socialistes, sont majoritaires. « Je vous assure que beaucoup nous l’envient ! » s’exclame même l’ancien adjoint à la Culture de Johanna Rolland.
Un poste taillé sur mesure 

Dont acte… Il est vrai que l’école nantaise joue désormais dans le top 5 des 45 écoles …

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Temps de lecture : 13 minutes

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Par Thibault Dumas et Antony Torzec