A Nantes, big bazar chez Big City Life

Alors que le média jeune draine des dizaines de milliers de Nantais sur son site, ses réseaux sociaux et dans ses évènements, les difficultés s’accumulent en coulisses. Pour Mediacités, de nombreux salariés témoignent des pratiques douteuses de son fondateur. Quant à la Ville, son principal financeur, elle vient de lui retirer l’exploitation du lieu culturel « Le 23 » et lance un audit sur sa gestion.

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Big City Life avait obtenu d’exploiter un lieu festif et culturel, “le 23”, dans l’ancienne salle Bretagne. La Ville de Nantes vient de lui retirer et lance un audit sur sa gestion. / Photo : Thibault Dumas

Rideau sur « Le 23 ». Après six mois de clôture « temporaire », la Ville de Nantes a décidé de mettre fin définitivement et discrètement à l’expérimentation culturelle dans l’ex-salle Bretagne, l’un des 15 lieux « à réinventer » confiés par la municipalité aux habitants et aux associations. Géré par l’association Big City Life, l’espace culturel et festif qui y avait ouvert en septembre 2020 était depuis au cœur d’insolubles conflits de voisinage, les habitants dénonçant régulièrement le bruit et le désordre occasionnés lors des soirées. Le 24 février dernier, la Ville leur a fait parvenir un courrier leur annonçant « la résiliation à l'amiable de la convention d'occupation, cela dans un délai raisonnable afin de laisser à l'association la possibilité de s'organiser ». 

Les riverains de l’ancienne salle de cinéma des Hauts-Pavés ne sont d’ailleurs pas les seuls à pointer du doigt l’action de Big City Life. Dans des témoignages rassemblés par Mediacités, une demi-douzaine de salariés et anciens salariés de cette association créée en 2014 déplorent vivre ou avoir vécu en son sein un « enfer », bien loin de l’image jeune et cool que peut véhiculer cette structure hybride, à mi-chemin entre un média, une association et un organisateur d’évènements.

Ils mettent en cause son fondateur Nicolas Bénardeau, 33 ans, récemment présenté par Ouest-France comme « un rassembleur » et « une figure marquante de l’année [2021] ». De fait, le trentenaire « à l’air étudiant, enjoué et hyper-sympa à première vue », comme le dépeint un partenaire, réussit à drainer beaucoup de Nantais, plutôt jeunes, dans le sillage de son « média qui fait bouger la ville ». Une jolie réussite pour quelqu’un qui n’est pas vraiment issu du sérail culturel local.              
Jusqu'à 151 000 euros de subventions annuelles
La page Facebook de « Big City » agrège ainsi 53 000 abonnés, son compte Instagram 27 000. Quant au site, sorte d’agenda culturel tendance, sur lequel on peut payer pour apparaître (nous y reviendrons), il revendique pas moins de 30 000 visiteurs uniques par semaine, dont les deux . . .

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Temps de lecture : 15 minutes

Par Thibault Dumas