Airbus : le cauchemar de la sous‐traitance en cascade

A la recherche d'une baisse constante de ses coûts, Airbus exerce une pression croissante sur ses sous-traitants, lesquels répercutent ces contraintes sur d'autres entreprises. Un système en cascade, mis en place par l'avionneur toulousain au détriment des salariés situés à l'autre bout de la chaîne.

Toulouse Blagnac (31) : Le site Jean-Luc Lagardre de montage des Airbus A380
Le site Jean-Luc-Lagardère de montage des Airbus A380, sur l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Photo: Andia.

Chez Airbus, les salariés, heureux détenteurs du pass bleu, se garent sur le parking du géant de l’aéronautique et paient deux fois moins cher la cantine, participation de l’entreprise oblige. Ensuite, il y a le badge rouge, destiné aux sous‐traitants principaux, dits « de rang 1 », qui donne accès à des zones sécurisées. Enfin, il y a ceux dont les insignes ne comportent même pas de photo, les « sans‐visage », comme s’est surnommée Sarah, employée chez le sous‐traitant d’un sous‐traitant, dernier maillon de la chaîne mise en place par l’avionneur toulousain pour réduire les coûts. Cette semaine, Mediacités explore la sous‐traitance en cascade d’Airbus, premier volet d’une série d’enquêtes sur l’industriel emblématique de la métropole toulousaine. 

1 – La sous‐traitance en cascade et ses conséquences sur les salaires

Prenez les employés de CapGemini. Ils s’occupent, entre autres, d’améliorer les systèmes informatiques d’Airbus. Sous‐traitants de « rang 1 », ils rêvent d’être embauchés par l’avionneur toulousain pour toucher un salaire supérieur d’environ 30%, selon nos recoupements de témoignages d’experts du recrutement et de salariés. Mais aussi pour bénéficier du généreux comité d’entreprise, dont le budget représente non pas 1% de la masse salariale, comme partout ailleurs, mais… 5% ! « Travailler pour la plus grosse entreprise de la région, c’est une fierté. Je vois des parents venir chercher leurs enfants à l’école maternelle avec leur badge à la ceinture. Ils le portent comme un totem », remarque Ali Ould Yerou, délégué syndical CGT chez CapGemini. La direction d’Airbus en joue même dans ce clip. 

https://www.youtube.com/watch?v=z‑A5gDH2rLM

Les sous‐traitants du sous‐traitant CapGemini, les « sans‐visage », touchent …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 7 minutes

Favorite

Par Rozenn Le Saint

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux à Lille, Lyon, Nantes et Toulouse. Nos journalistes travaillent en toute indépendance pour vous fournir des informations inédites et utiles au débat public. Aujourd’hui, confrontés à une situation financière difficile, nous avons besoin de votre aide. On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque don et chaque abonnement comptent !

Ceci fermera dans 25 secondes