Abdul Djouhri, la mégalomanie du « Zulu king » toulousain

Après son revirement politique en faveur de Jean-Luc Moudenc entre les deux tours des municipales, cette figure du breakdance pousse son avantage. Il réclame ni plus ni moins que 92 000 euros de salaire à la mairie et 300 000 euros de subvention pour son association afin de piloter les cultures urbaines à Toulouse.

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Abdul Djourhri, lors d'un colloque sur les cultures urbaines à Toulouse / © capture écran FFD - Facebook

À l’approche de Noël, les enfants remplissent leurs listes de cadeaux, recopiant des pages entières de catalogues de jouets pour les uns ou restant plus modestes pour les autres. Le Toulousain Abdul Djouhri n’a pas attendu décembre pour adresser ses demandes à un Père Noël établi au Capitole. 

D’après nos informations, l’ancien danseur de breakdance ne s’est pas contenté de réclamer une subvention de 70 000 euros, comme nous l’avons écrit précédemment (relire Hip‐hop : le retour en grâce d’Abdul Djouhri). Il a aussi demandé, dès juillet, à être embauché en tant que « conseiller expert en cultures urbaines ». À ce poste, où il souhaite « être déchargé des tâches administratives » et « ne rendre compte qu’aux élus », il prévoit de faire émerger d’ici trois ans un lieu de ressources, de création et de diffusion « a minima de l’ampleur du Flow à Lille ou de La Place à Paris », écrit‐il dans sa note.

Dans le projet de convention pluriannuelle 2021–2023 qu’il a remis à la mairie début octobre, Djouhri a précisé ses ambitions. L’ancien colistier de la socialiste Nadia Pellefigue estime ses prétentions salariales à 92 000 euros par an, soit plus de 7 000 euros par mois (frais de déplacements à l’international inclus). Il s’engage ainsi à organiser des manifestations en danses, arts plastiques, musiques et sports urbains et souhaite reprendre à compte le festival d’arts visuels Rose Béton, jusqu’ici dirigé artistiquement par le graffeur internationalement reconnu Tilt. Abdul Djouhri envisage également de structurer la filière, en développant la formation professionnelle d’entraîneur de breakdance et en accompagnant les compagnies amatrices et professionnelles.

En plus de ce coquet salaire, le fondateur du Cacdu réclame 300 000 euros pour asseoir le rôle de son association comme « tête de pont » des cultures urbaines. Le pécule devrait couvrir les frais d’une équipe de trois salariés, mais aussi permettre d’organiser le Trophée Masters, de donner des cours de hip‐hop et d’entraîner une « équipe élite ». En guise de locaux, après avoir lorgné sur l’Imprimerie, un lieu culturel situé au nord de Toulouse et récemment remis en état par la commune, Djouhri aurait indiqué son souhait de s’installer dans la future Cité de la danse, promise par Jean‐Luc Moudenc dans le quartier de la Reynerie.

Interrogé à propos de ses demandes, Abdul Djouhri ne les a ni infirmées, ni confirmées. « Je n’ai définitivement rien à me reprocher. J’assume mes choix et mes dires. Vous trouverez réponse à votre question dans les délibérations du conseil municipal (le 11 décembre prochain, NDLR). Tout cela étant naturellement public », remarque‐t‐il. Contactée, la mairie n’a, quant à elle, pas donné suite à nos questionnements.
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