La solitude des « cathos de gauche » toulousains

Dans le diocèse de Toulouse, où le nouvel évêque prendra ses fonctions en janvier, les chrétiens de gauche n'ont pas disparu. Mais, dans un contexte marqué par le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels, la relève générationnelle tarde à émerger.

eglise sacré coeur toulouse
Dans le quartier de la Patte d'oie, l'église du Sacré-Cœur est l'un des « fiefs historiques » des chrétiens engagés à gauche à Toulouse. / Crédit photo Gael Cérez

Sur la table du salon traînent un exemplaire de Témoignage Chrétien et un autre de Golias. Deux journaux marqueurs de ce que l’on a longtemps appelé la « gauche catho ». Figure de ce milieu à Toulouse où elle a créé la maison des chômeurs dans les années 80, Annie Dreuille, aujourd’hui retraitée et qui a voté Benoît Hamon en 2017, fait la moue : « Cathos de gauche ? Ça n’a plus trop de sens aujourd’hui… Elle est où la gauche ? »

Bonne question. Beaucoup se la posent en ce moment. Et l’Église, elle est où ? Deux mois après la publication, le 5 octobre dernier, du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) en France, présidée par Jean‐Marc Sauvé, l’institution catholique apparaît plus fragilisée que jamais. « Avec ce rapport, elle est totalement discréditée pour intervenir dans le débat public », considère Annie. De longue date, elle a pris ses distances : plutôt que la messe du dimanche matin, elle pratique l”« eucharistie domestique » (c’est à dire en petit groupe, avec un prêtre à la maison) ; elle ne donne plus rien au denier du culte (« et je ne suis pas la seule à avoir fermé le robinet », assure‐t‐elle) ; et elle tient un discours résolument offensif pour fustiger cette « Église qui ne doit pas être une puissance dominatrice, en surplomb, ce qui n’est pas sa place ».

En 2019, Annie Dreuil a signé « l’appel des sept pour faire du neuf ». Ce texte, initié par des « catholiques de base …

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Par Emmanuel Riondé