Le rapport ambigu de Carole Delga avec les syndicats

Notoirement proche des patrons en Occitanie, Carole Delga soigne son image d'élue mobilisée auprès des salariés des entreprises menacées dans la région. Une posture mise à mal par son impuissance à infléchir les décisions des grands groupes, et par sa relation conflictuelle avec les syndicats de la collectivité qu'elle préside.

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Carole Delga, lors d'une rencontre avec des syndicats, lors du mouvement contre la réforme des retraites en mars 2023. / Twitter Carole Delga

Souriante auprès du patron d’Airbus, à Toulouse, en juillet, ou attentive aux propos de celui du groupe Bastide Médical dans le Gard, un mois plus tôt, Carole Delga a le contact facile avec les chefs d’entreprise de la région qu’elle préside. En est‐il de même avec les salariés et leurs représentants ? À chaque fois qu’une entreprise d’Occitanie bat de l’aile, Carole Delga enfile son costume d’élue socialiste attentive aux problématiques sociales et à la sauvegarde de l’emploi. Elle accourt le poing levé, participe aux négociations de reprise et fournit des aides financières importantes, sans jamais oublier quelques mots de soutien pour le personnel.

En la matière, la liquidation de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), à Decazeville, compte parmi les dossiers les plus sensibles du deuxième mandat de la présidente du conseil régional d’Occitanie. « Elle est venue sur place en 2021 et ça a été apprécié », se souvient David Gistau, ex‐délégué CGT du personnel de la fonderie, occupée durant 154 jours « pour protéger l’outil de production ».

Ici, c’est le projet de reprise de MH Industrie qui a éteint le feu en avril 2022. La Région y a participé à hauteur de 1,2 million d’euros pour financer les études préliminaires, mais le plan a capoté en quelques mois, comme l’a rapporté France Bleu Occitanie. L’outil de production a été démantelé aussi sec au début de l’été dernier. Néanmoins, David Gistau garde la foi. « On est très attentif parce que la Région s’est engagée à racheter le site. On attend octobre pour voir quelles activités pourront y être implantées », rapporte le responsable syndical, qui garde l’espoir de voir une partie des anciens salariés bénéficier des projets futurs…
Un soutien (re)marqué
Le naufrage de la SAM menace aussi les salariés de Bosch ou de Latécoère, qui enchaînent les déconvenues et les plans sociaux malgré les aides versées ces dernières années par la Région à ces entreprises. Lorsque le fonds d’investissement américain Searchlight Capital, nouveau propriétaire du constructeur aéronautique toulousain, a annoncé vouloir délocaliser une partie de la production au Mexique, Carole Delga a fait connaître son opposition au projet

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Temps de lecture : 8 minutes

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Par Prisca Borrel