« Pour les adolescents, l’obésité est une maladie sociale »

Docteure en sociologie, Charlène Letoux s’est intéressée aux adolescents en obésité dans le Nord et le Pas-de-Calais. Elle décrit, dans sa thèse soutenue en janvier 2021, les inégalités, la stigmatisation et les conséquences sur les premiers concernés.

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Pendant cinq ans, la chercheuse lilloise Charlène Letoux a rencontré professionnels, adolescents en obésité et parents. Photo CL

Pourriez‐vous nous expliquer comment vous avez travaillé sur votre sujet de thèse, intitulée « Trajectoires d’adolescents en obésité dans le Nord et le Pas‐de‐Calais comme reflets du processus des inégalités et de la stigmatisation » ?

Charlène Letoux : J’ai travaillé pendant cinq ans sur les adolescents (en collège et lycée, entre 12 et 18 ans) en obésité, dans le Nord et le Pas‐de‐Calais, qui étaient inscrits dans un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) J’ai cherché à observer les mécanismes de stigmatisation et d’inégalités sociales au sein de leurs parcours. L’analyse s’est faite à plusieurs niveaux : j’ai interrogé 30 à 40 professionnels de ces différents programmes d’ETP (assistantes sociales, nutritionnistes, éducateurs médico‐sportifs, psychologues, infirmières et médecins), une vingtaine d’adolescents et leurs parents (les mères, à 95%), et analysé les politiques publiques liées à l’alimentation et à l’obésité, surtout celles du Nord – Pas‐de‐Calais [la région est devenue Hauts‐de‐France depuis, mais la chercheuse a travaillé sur le Nord et le Pas‐de‐Calais].

Il s’agit du territoire le plus touché par l’obésité en France, donc il y a des programmes spécifiques dédiés à l’obésité, mis en place par l’ARS. J’ai fait aussi une centaine d’heures d’observation dans des programmes d’ETP, et donc rencontré d’autres adolescents. J’ai assisté aux ateliers avec les infirmières, diététiciennes, psychologues et éducateurs médico‐sportifs et aux consultations individuelles au début, pendant et à la fin de la prise en charge.

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Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

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Par Propos recueillis par Marie Tranchant