« Grâce à la sous‐traitance, EDF perpétue le mythe du nucléaire sans risque »

Chercheuse à l’Inserm, la sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony se bat depuis 30 ans pour briser ce qu’elle appelle « l’invisibilité des travailleurs du nucléaire ». Elle pointe le risque accru de cancer parmi les sous-traitants de la filière.

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[Archives] Opération de déconstruction d'une cheminée à la centrale nucléaire de Creys-Malville (Isère), à l'arrêt depuis 1998. Photo : R.Quadrini/KR Images Presse

Ils encaissent la quasi‐totalité de  la dose annuelle de radiations reçue dans les 19 centrales nucléaires françaises. C’est le prix à payer pour les près de 30 000 sous‐traitants d’EDF. Eux‐mêmes se qualifient de « viande à rems », ancienne unité de mesure de la radioactivité. Si formellement, ces intervenants extérieurs ont, comme les agents d’EDF, droit au suivi médical, en pratique, leurs examens n’ont rien à voir avec ceux des statutaires. Ces derniers sont suivis une fois par an par un médecin à demeure sur le site nucléaire, alors que les sous‐traitants, plus exposés aux radiations, ont droit à un rendez‐vous médical par an pour les catégories A (20 millisieverts/an) et une visite tous les deux ans pour les catégories B (5 mSv/an) par des médecins extérieurs au groupe et pas toujours très au fait des risques encourus. Ils ne bénéficient pas non plus des mêmes conventions collectives. Pour la sociologue Annie Thébaud‐Mony, directrice de recherche honoraire à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et chercheuse associée au Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle à l’université Paris 13, ces travailleurs forment « un continent invisible ».

Dans vos recherches, vous vous êtes intéressée aux premiers travailleurs du nucléaire des sites …

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Par Elise Moreau