Lutte contre le narcotrafic : Mediacités est allé explorer les solutions de Rotterdam

Rotterdam
Mediacités s'est rendu à Rotterdam pour explorer les solutions face au narcotrafic. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

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Temps de lecture : 3 minutes

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Par Matthieu Slisse

Une bourse de l’ONG Journalismfund a permis à notre rédaction de se rendre à Rotterdam pour étudier les outils déployés pour lutter contre le trafic de drogue.

Le 29 avril 2025, l’Assemblée nationale adoptait une loi visant à mieux lutter contre le narcotrafic. Pour Bruno Retailleau – qui use d’hyperbole en parlant de “mexicanisation” de la France – c’est une « guerre » qu’il faut désormais mener. Nouveau parquet national anticriminalité organisée, quartiers de prison sécurisés pour les narcotrafiquants… la réponse proposée par le ministre de l’Intérieur et le gouvernement est avant tout répressive. Elle porte une ambition : faire en sorte que la France ne devienne pas un « narco‐Etat ».

Narco‐Etat, le qualificatif est utilisé pour parler du Mexique et de la Colombie, mais aussi, bien plus près de chez nous, des Pays‐Bas. Financé par une bourse européenne décrochée auprès de l’ONG Journalismfund, Mediacités est allé voir à Rotterdam comment nos (presque) voisins néerlandais tente de se dépêtrer des mailles du trafic de drogue organisé.

Enquête de solution

L’idée de ce projet a germé fin septembre, à Prague, lors d’un congrès consacré au journalisme de solutions auquel participait Mediacités. Plusieurs dizaines de journalistes s’étaient donnés rendez‐vous afin d’échanger les bonnes pratiques de ce “nouveau” journalisme qui vise à enquêter sur les solutions plutôt que se focaliser sur les problèmes. “Nouveau” entre guillemets parce qu’étudier l’efficacité d’initiatives ou politiques publiques n’est pas tout à fait révolutionnaire. “Nouveau”, tout de même, parce que parler de ce qui marche ou de ce qui pourrait marcher n’est habituellement pas revendiqué par la presse d’investigation.

À Mediacités, on préfère parler d’enquête de solutions. Nous avons d’ailleurs tout récemment inauguré une nouvelle rubrique baptisée ainsi. À Prague, donc, les discussions ont été riches. Dans nos bagages, nous avons notamment rapporté une réflexion : sortir davantage de nos prés‐carrés. Les problèmes que rencontrent nos villes se posent assurément ailleurs. Et presque aussi assurément, les manières d’y répondre peuvent nous inspirer. Le narcotrafic fait indéniablement partie de ces problèmes universels.

Rotterdam
Mediacités s’est rendu à Rotterdam pour explorer les solutions face au narcotrafic. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

Un partenariat avec le média néerlandais Vers Beton

Quelques semaines après notre retour de Tchéquie, l’opportunité de mettre en application notre idée s’est présentée. L’ONG Journalismfund se proposait de financer un projet journalistique transfrontalier. Dans le mille ! Mediacités Lille et Vers Beton – sorte d’alter-ego néerlandais que l’on ne peut que vous conseiller d’aller découvrir si vous êtes polyglotte ou bien que connaissez un logiciel de traduction efficace – ont déposé un projet commun.

Les 8 et 9 avril, nous voilà donc dans les rues de Rotterdam. Quand on se regarde, on se désole, quand on se compare, on se console ? En partie oui. Comme le détaille la série d’articles que nous publions, Rotterdam, ville portuaire qui compte parmi les portes d’entrée de la drogue en Europe, apparaît à bien des égards comme dépassée. Malgré une frénésie de réponses répressives, le mal demeure.

Fait intéressant néanmoins, Rotterdam prend en considération l’enjeu du narcotrafic dans chacun de ses projets. Aux côtés des trois piliers traditionnels des plans de renouvellement urbain (construction, éducation et emploi), Rotterdam en a ajouté un quatrième : la sécurité.

Qu’en retenir ? Quelles inspirations pour Lille ? Les réponses à ces questions se trouvent dans notre dossier dédié. Et prouvent qu’être un média local et traiter de l’international ne sont pas nécessairement antinomiques. Se faisant, Mediacités respecte d’ailleurs l’un des engagements de son manifeste fondateur : faire vivre le débat démocratique.

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