Les pouvoirs publics s’étaient donné 25 ans pour transformer Lille‐Sud. À quatre ans de l’échéance (2029), quels sont les résultats ? Mediacités passe au crible le projet de rénovation urbaine initié en 2004 et qui a fait figure de fil rouge des quatre mandats de Martine Aubry comme maire.
Implantation de nombreux équipements publics, amélioration de la mixité sociale de la quartier, persistance du trafic de drogue et concentration d’une population défavorisée… nous revenons sur deux décennies d’efforts, de petites victoires et de grands défis encore à relever.
Originalité de la démarche, ce bilan est complété par deux reportages à Rotterdam, qui déploie depuis 2012 un programme analogue afin de sortir de la misère le quartier le plus pauvre des Pays‐Bas.
Les chiffres clefs
- 300 millions d’euros : le montant des investissements publics à Lille‐Sud depuis le début du plan de rénovation urbaine, en 2004
- 20 à 25 ans : la durée des programmes menés à Lille et Rotterdam. Ils arrivent respectivement à échéance en 2029 et 2032.
- 58 % : la part d’habitants de Lille‐Sud qui vivaient sous le seuil de pauvreté en 2021
- En 2024, on recense 553 faits liés au trafic de stupéfiants à Lille. On en dénombrait 541 en 2016.
Comment on a enquêté
Nadia Daki et Matthieu Slisse (Mediacités), Saskia Klaassen et Pieta Verhoeven (Vers Beton, média indépendant néerlandais). Ils sont quatre. Quatre journalistes à avoir collaboré pendant plusieurs mois afin d’étudier les politiques mises en œuvre pour transformer les quartiers défavorisés gangrenés par le trafic de drogue. À Lille et Rotterdam, le combat passe par de grands plans de rénovation urbaine. Avec quels effets ? Cette série d’enquête transfrontalière a reçu le soutien de l’ONG Journalismfund.