C’est une note de service éphémère qui fait toujours parler d’elle. Lundi 30 juin, en fin de matinée, Patrick Pincet, directeur général des services de la ville de Lille (DGS), veut passer un message à l’ensemble des 4 400 agents municipaux permanents, à la veille du début des départs échelonnés des personnels pour leurs congés d’été.
Chaque année, de trente à quarante de ces textes d’information et de communication interne sont publiés sur l’intranet de la ville, sans faire de vagues. Mais l’objet de cette note du 30 juin, intitulée « Utilisation de la langue française au sein de notre administration », suscite un flot immédiat et inhabituel de réactions exprimant colère et incompréhension.
Le DGS, autrement dit le « patron » des agents municipaux, la commence par un rappel sobre du cadre légal : « En vertu de l’article 2 de notre Constitution, « la langue de la République est le français ». En ce sens, l’article 1er de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française prévoit que le français est la langue des services publics. »
La suite est plus problématique car le recadrage s’accompagne d’exemples concrets de situations où l’usage d’une autre langue n’est pas admis. « À titre d’exemple, il est attendu des agents qu’ils s’expriment en français lorsqu’ils sont au restaurant municipal ou même sur le parvis de l’hôtel de ville, dès lors qu’ils sont identifiables comme tels par les usagers », poursuit le DGS.
Avant de conclure par une exception de bon sens : « Toutefois, dans des cas exceptionnels où un usager ne comprendrait pas …