Balade à la découverte de la flore sauvage de Toulouse

Le botaniste du Muséum de Toulouse Boris Presseq recense depuis vingt ans les espèces de flore sauvage qui poussent sur les trottoirs et dans les interstices des murs de la ville. Mediacités l'a suivi sur un itinéraire sillonnant les Carmes et le Palais de justice, en passant par l'écluse et le pont Saint-Michel. Balade urbaine, à la découverte des chênes verts, figuiers, trèfles blancs et autres espèces végétales plus rares.

2025_Juillet_Toulouse_Boris Presseq recense la flore sauvage en ville
Boris Presseq a recensé 902 espèces de flore sauvage à Toulouse. Photo Armelle Parion

Elles poussent dans les pelouses laissées à l’état libre, sur les toits, dans les interstices entre les pierres des façades et sur le bitume… Même en ville, le moins que l’on puisse dire, c’est que la nature est généreuse.

Depuis qu’il a commencé à arpenter la ville, en 2004, à la recherche des espèces de flore sauvage présentes à Toulouse, Boris Presseq en a recensé 902. Avec Pierre‐Olivier Cochard, un autre botaniste, ils alimentent la base de données naturaliste publique Géonature ainsi qu’un inventaire accessible sur le site de Toulouse métropole. 

Certaines plantes sont très communes, d’autres plus rares. Environ une sur cinq est exotique, c’est à dire provenant d’une contrée en dehors de la région. Nombre d’entre elles sont comestibles : figuiers, verveine, amandier, graines de moutarde…

Début juin, nous avons arpenté les rues de deux quartiers du centre‐ville avec Boris Presseq, en suivant une boucle au départ du Muséum et jusqu’au pont Saint‐Michel. Voici les principales espèces qui ont jalonné les onze stations de notre parcours.
1/ Allées Jules Guesde : Polypode et nombril de Vénus
A peine passée l’entrée principale du Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, le botaniste attire notre attention sur le toit qui jouxte la porte. On peut y apercevoir une espèce de fougère, le polypode, ainsi que le nombril de Vénus, reconnaissable à sa tige droite. « Sur les toits, ces plantes restent des années », souligne Boris Presseq. Le botaniste se réjouit de constater que « les mentalités ont changé. On nettoie moins la ville. Avec davantage d’espaces disponibles, des espèces plus fragiles au désherbage et au piétinement peuvent s’installer et la diversité augmente. »

La majorité des espèces qu’on trouve sur les trottoirs ont une durée de vie assez courte, prévient le spécialiste. « Elles se sont développées à un endroit qui leur convient. Si l’endroit ne change pas, les graines se sèment chaque année, germent et redonnent des plantes ». Résultat, il y a de grandes chances de retrouver une plante qui pousse sur les trottoirs à quelques mètres l’année suivante. « C’est le cas pour celles qu’on trouve au pied des arbres d’alignement : la crépide de Nîmes, le paturin, l’orge des rats », illustre Boris Presseq.
2/ 26 rue Ozenne : Chêne vert et pariétaire de Judée 
Les monuments et les maisons offrent, eux aussi, des espaces pérennes aux plantes, en étant moins exposés au désherbage. Il n’est pas rare qu’on y trouve des vivaces, des arbustes, des lianes et même des arbres.

Au 26 rue Ozenne, un chêne vert pousse à trois mètres de haut sur la corniche d’un immeuble. « Chaque année, les habitants le coupent. Mais comme ils n’arrivent pas à l’enlever complètement, il se développe. Il est ancré dans la gouttière, à la jonction des murs ».

De l’autre côté de la porte, on trouve une plante méditerranéenne très commune à Toulouse : la pariétaire de Judée …

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Temps de lecture : 12 minutes

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Par Armelle Parion