À Rotterdam, s’il est bien une rue que les locaux recommandent d’éviter, c’est la Beijerlandselaan. Nous sommes le 8 avril quand nous arpentons cette large artère du sud de la ville, surnommée la « rue des explosions ».
L’année dernière, 94 bombes, le plus souvent à clous, ont explosé dans Rotterdam (660 000 habitants) dont au moins trois dans la seule Beijerlandselaan, une large artère commerciale du sud de la ville où s’alignent magasins de vêtements orientaux, bazars informatiques, salons de beauté, et échoppes de transferts d’argent.
En face de nous, sitôt sorti du tramway, un commerce barricadé témoigne de l’une de ces explosions ayant eu lieu quinze jours plus tôt. Certaines bombes saccagent les vitrines, d’autres ont déjà soufflé les portes d’appartements, mais jusqu’ici, aucun mort ou blessé grave n’est à déplorer.
À l’origine, cette violence se déchaînait uniquement sur fond de trafic de drogue, aux fins, notamment, d’intimider des concurrents. Mais par effet de contagion, des habitants « ordinaires » n’hésitent désormais plus à allumer la mèche, relate le média néerlandais Vers Beton, partenaire de Mediacités pour cet article. La police, dépassée, révèle que l’usage de feux d’artifice et de bombes incendiaires peut être lié à des conflits familiaux, de voisinage ou encore des querelles commerciales.
Tour de vis sécuritaire
Cette escalade dangereuse a conduit la municipalité de Rotterdam à expérimenter une méthode qui fait appel à la force et à l’économie pour reconquérir le terrain perdu face à la criminalité.
Lorsqu’une explosion a …