Mixité sociale : le collège « idéal » de Nantes apprend à faire le grand écart

Né pour rassembler des élèves de tous milieux sociaux, le nouvel établissement public du centre-ville nantais accueille un peu plus de 700 collégiens depuis la rentrée. Les derniers cartons pas encore tout à fait déballés, élèves, parents et professeurs y débutent leur apprentissage du vivre-ensemble, avec, déjà, de premiers clashs.

Collège Nantes-Centre
Dans la cour du collège “Nantes Centre”. Ouvert à la rentrée et pas encore baptisé, l’établissement compte 707 élèves majoritairement issus des collèges Guist’hau, Jules Verne et Rosa Parks, fermés l’an passé dans le cadre d’un vaste plan de mixité sociale. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

« Dans l’Ouest nantais, les écarts entre collèges sont inacceptables ». Voici ce que déclarait en 2022 à Mediacités Vincent Danis, le vice‐président du conseil départemental en charge de la politique éducative. Deux ans plus tard, une partie de ces « écarts inacceptables » sont en passe d’être comblés. Le résultat d’une profonde réforme de la carte scolaire qui a vu la fermeture de trois collèges, et dont Mediacités observe depuis minutieusement les résultats.

Épicentre de ce projet de mixité sociale, le collège “Nantes Centre” mêle depuis la rentrée aussi bien des élèves aisés du centre‐ville que des adolescents des quartiers  défavorisés du Breil et des Dervallières. « Dans notre classe, on s’est tout de suite dit : “on n’est plus trois collèges, on est Nantes‐Centre, et on est tous ensemble” », se réjouit Cassandra, en 4e et jusqu’ici scolarisée au collège Rosa Parks, classé REP+. 
« La mixité ? Les seuls qui en parlent, ce sont les parents »
« Comme toujours, il y a plusieurs groupes. Mais alors qu’on ne faisait que se croiser dans le bus, là on va de plus en plus les uns vers les autres, assure Mathias, ancien du très favorisé collège Guist’hau et inscrit en 3e. « La mixité ? Les seuls qui en parlent, ce sont les parents », élude Eliot, l’un de ses camarades de classe, lui aussi scolarisé auparavant dans ce collège du centre‐ville.

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Par Matthieu Slisse

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