Les appétits contrariés du RN en Haute‐Garonne

Le Rassemblement National entend renforcer sa présence dans la région toulousaine en plaçant quelques élus au Capitole et en grappillant une ou deux communes. Mais le raté de Muret, où le parti d'extrême-droite n'aura pas de candidat malgré un important potentiel électoral, le renvoie à ses faiblesses : luttes intestines, troupes dégarnies et absence d'ancrage local.

Julien Leonardelli
Julien Leonardelli, sur le marché de Fronton. / © Frédéric Scheiber

La voix se veut sûre, le ton ferme et décidé : « Pour nous, l’objectif c’est de gagner, assure Julien Leonardelli, conseiller régional et délégué départemental du rassemblement national (RN, ex Front national – FN) en Haute‐Garonne. Si on se présente, ce n’est pas pour perdre notre temps, c’est pour arriver aux responsabilités comme à Béziers ou Beaucaire. Et là où on ne gagnera pas les mairies, il s’agira de siéger dans les conseils municipaux et les intercommunalités qui sont des espaces de proximité très importants. » Joint au téléphone au sortir d’une réunion de la commission permanente du conseil régional, collectivité territoriale où le RN est la principale force d’opposition à la majorité de gauche, le boulanger de 32 ans en est convaincu : « en termes de résultats, notre dynamique est bonne ». Et forcément, selon lui, porteuse d’espoir pour son parti dans un territoire qui lui est historiquement hostile.

Un espoir douché par la réalité politique. Mi‐février, le RN espérait encore pouvoir dégoter les « quatre à huit colistiers » faisant défaut à Saint‐Gaudens, Revel et Saint‐Orens‐de‐Gameville, et n’avait pas totalement renoncé à exister à Muret. Mais la formation de Marine Le Pen n’a finalement pu déposer de listes que dans cinq communes du département : Toulouse, Auterive, Cugnaux, Tournefeuille et Fronton, où Julien Leonardelli est tête de liste. Cinq sur neuf sérieusement envisagées, le chiffre est bien au‐dessous des ambitions de départ. Même si, fait remarquer le délégué départemental, il est meilleur que lors du précédent scrutin municipal de 2014. Seules deux communes de plus de 3 000 habitants avaient alors vu concourir un candidat sous les couleurs du FN : Toulouse, où Serge Laroze, arrivé en troisième position derrière Moudenc et Cohen, avait obtenu 8,15 % des votes ; et Tournefeuille, où Jean‐Pierre Jarton avait obtenu 13,08 % et deux sièges au conseil municipal.

Depuis, dans la région toulousaine comme ailleurs, le FN à l’ancienne (dont Serge Laroze, 78 ans aujourd’hui, était un représentant assumé) a laissé la place à la …

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Par Emmanuel Riondé