« Nous ne sommes pas dangereux, nous sommes en danger ! » Sur le parvis des droits de l’enfant, devant l’hôtel de ville de Lille, Amadou interpelle élus et passants à s’en briser la voix dans son mégaphone. Autour de lui, plusieurs dizaines de jeunes mineurs étrangers, comme lui, accompagnés de leurs soutiens, scandent leurs revendications au rythme de percussions. Leur rassemblement ne doit rien au hasard : ce lundi 28 avril se tient au même moment le conseil municipal.
« On est devenus une patate chaude, on ne sait pas à qui parler, on ne sait pas vers qui se tourner, ils nous refusent tous. On exige qu’ils prennent leurs responsabilités car soixante jeunes mineurs se retrouvent dehors ce soir. Le collectif ne va rien lâcher parce que c’est notre droit, la lutte que nous faisons est noble », revendique Kalil au mégaphone.
Bien que la protection des mineurs isolés ne soit pas de la compétence des communes, plusieurs partis et candidats à l’élection municipale de Lille se saisissent de la question en vue des municipales de mars 2026. L’enjeu est en effet important à Lille. Ces dix dernières années, tous les quartiers de la ville ont connu un ou plusieurs campements. L’un des plus récents s’est constitué à Bois‐Blanc, où est né un collectif de jeunes en recours de reconnaissance de minorité. Un autre vient de se reformer avec une vingtaine de jeunes dans un parc à Faubourg de Béthune.
Lille en retrait sur la question des mineurs isolés
Ce 28 avril, devant la mairie de Lille, ces mineurs exilés sont venus réclamer « une réunion multipartite où toutes les institutions seront là, et (nous) aussi, avec nos soutiens, pour parler ». Lucile, coordinatrice d’Utopia 56, une association solidaire qui accompagne ces mineurs étrangers isolés, profite de l’occasion pour interpeller Marie‐Christine Staniec‐Wavrant, l’adjointe en charge de la lutte contre les exclusions et les initiatives solidaires et d’hébergement d’urgence. Avec une revendication : obtenir l’ouverture exceptionnelle d’un gymnase afin d’éviter la rue à la soixantaine de jeunes hommes et femmes rassemblés devant la mairie. Une demande refusée.
La ville de Lille déploie pourtant [annexe link …