Suite aux révélations de Mediacités sur des témoignages d'étudiantes ou d'enseignantes qui mettent en cause le comportement du musicien et professeur Jean Tubéry, le conservatoire national supérieur ouvre une nouvelle enquête.
Une nouvelle enquête pour pallier les lacunes de la première ? Selon les informations du média spécialisé La Lettre du musicien, le conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (CNSMD) a lancé une nouvelle procédure interne pour recueillir des témoignages concernant Jean Tubéry, professeur spécialisé dans la pratique du cornet à bouquin et directeur de l’ensemble de musique ancienne La Fenice.
Cette seconde investigation est une conséquence directe de l’enquête de Mediacités, publiée mercredi dernier. Nous avons révélé que Jean Tubéry avait fait l’objet d’une sanction disciplinaire prononcée l’été dernier pour « manquement à son obligation de dignité d’égalité de traitement et d’exemplarité vis-à-vis de ses étudiants, notamment féminines », après une enquête administrative menée par la direction du conservatoire.
Notre article dévoilait que plusieurs témoignages, portant sur des accusations de harcèlement (notamment par SMS) ou sur une potentielle agression sexuelle pour l’un d’entre eux, n’avaient pas été pris en compte dans cette enquête interne. Une absence qui interrogeait sur le sérieux de la procédure menée par le conservatoire, selon plusieurs interlocuteurs.
Libération de la parole
Alors qu’il avait décliné la demande d’interview formulée par Mediacités, le directeur du conservatoire national de Lyon, Mathieu Ferey, a accepté de répondre à La Lettre du musicien. « Aucun témoignage n’a été écarté », assure-t-il à nos confrères, tout en précisant que certains témoignages « n’ont pas été transmis à la demande des personnes concernées ».
Mathieu Ferey précise ne pas avoir saisi le procureur de la République au terme de l’enquête administrative, estimant qu’aucun fait ne pouvait faire l’objet d’une qualification pénale. La nouvelle enquête lancée ces derniers jours permettra de documenter d’éventuels nouveaux faits. « En fonction des résultats, sera réalisé ou non un signalement au Procureur », indique le directeur.
Dans le petit monde de la musique classique, les révélations de Mediacités ont provoqué un émoi considérable. A l’image de ce message publié sur Facebook par un claveciniste français : « A la lecture de ces témoignages d’un courage exemplaire, on n’est même pas surpris. Au mieux, on se demande par quel miracle ces agissements ne furent pas révélés plus tôt. » En quelques jours, sa publication a fait l’objet de plus de 200 commentaires, souvent d’autres musiciens qui appelent à une « libération de la parole » dans ce milieu professionnel.
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