Deux mois après le lancement d’un appel à témoins, le Diocèse de Nantes et la Direction de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique croulent sous les signalements de victimes, de leurs familles ou de témoins. « Des enquêtes pénales vont être diligentées », annonce le parquet de Nantes.
Tout a débuté au prestigieux collège‐lycée de Saint‐Stanislas, qui va bientôt fêter son siècle d’existence. Le 29 août dernier, le Diocèse de Nantes et la Direction de l’enseignement catholique (DEC) de Loire‐Atlantique révélaient avoir été alertés les mois précédents de dix cas d’abus sexuels. « Des viols, des agressions sexuelles ou des attouchements » qui se sont déroulés « soit dans l’internat, soit au cours de vacances organisées par l’établissement », de 1958 à 1995, comme l’indique alors Mgr Laurent Percerou, évêque de Nantes.
À la suite de cette première annonce, les autorités ecclésiastiques nantaises lancent un appel à témoins, adressé à d’éventuelles autres victimes ou à leurs familles. Il concerne aussi bien Saint‐Stanislas que « tous les établissements d’enseignement catholique » ou les trois séminaires de Nantes. Mise en place en 2016, la cellule d’accueil et d’écoute du diocèse est renforcée. Sept bénévoles en assurent la permanence désormais : un ancien psychologue, trois avocats, deux médecins et une infirmière.
« C’est dramatique »
Dans ce contexte, la parole se libère. Et l’affaire « Saint‐Stanislas » se transforme désormais en celle des violences sexuelles commises dans l’enseignement confessionnel de Loire‐Atlantique, de l’après-guerre jusqu’à aujourd’hui. À la mi‐octobre, 107 dossiers ont ainsi été ouverts pour suspicion d’agressions sexuelles ou de viols. 73 concernent le collège et le lycée Saint‐Stanislas, 27 se réparissent entre 15 autres établissements du d …