Originaire d’une famille rhuténoise, Arnaud Balard est né à Toulouse en 1971, et a été placé dans une école pour sourds dans la Ville rose, de trois à huit ans. Après avoir obtenu son bac à Paris, il revient à Toulouse pour ses études. Il se heurte au manque d’accessibilité de l’université du Mirail où il est d’abord inscrit en histoire, puis opte pour l’école privé MJM de design graphique et de communication visuelle. Après avoir fait les Beaux‐Arts de Rennes, il vit aujourd’hui à Paris. Mediacités s’est intéressé au parcours qui l’a mené jusqu’à l’invention du drapeau officiel mondial des sourds.
Vous avez créé le drapeau de l’union des signes – le sign union flag, en anglais – qui a été reconnu en juillet dernier comme celui de la communauté sourde mondiale. Comment est née cette démarche ?
La fédération mondiale des sourds avait proposé en 2011 un drapeau censé représenter les sourds. Mais il était vivement critiqué parce qu’il ne comportait aucun symbole explicite. Pour autant, le logo avec les deux petites mains qui signent à côté de l’oreille barrée était refusé par certains sourds, car trop souvent associé au champ médico‐social du handicap.… Alors, j’ai eu l’idée de dessiner les mains, en utilisant un graphisme purement mathématique et les directions cardinales de la boussole pour faire les doigts.
Grâce à sa puissance graphique, mon drapeau peut faire jeu égal avec les drapeaux des pays. Je l’ai appelé « drapeau de l’Union des Signes », pour montrer que la langue des signes peut être parlée par tout le monde, comme n’importe quelle langue. Je l’ai dévoilé en mars 2013 …