Galères du métro de Lille : Vous avez aimé Ilévia‐Keolis ? Vous en reprendrez bien sept ans de plus

En pleine crise du métro, la métropole européenne de Lille s’apprête pourtant à renouveler sa confiance à Keolis pour gérer ses transports en commun. La filiale de la SNCF étant, il est vrai, la seule candidate en lice. Mediacités revient aux sources de cette situation très singulière et analyse les éléments clés du nouveau contrat.

Metro Lille – Ligne 2
Depuis plusieurs semaines, la fréquence des métros est fortement réduite dans la MEL. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

Massés sur les quais de Lille Flandres, Cité Scientifique ou Roubaix Eurotéléport, forcés en heure de pointe de laisser passer deux, trois, parfois même quatre rames pour pouvoir enfin entrer, puis contraints de voyager collés‐écrasés… on ne vous l’apprendra pas, les usagers du métro dans la MEL galèrent, et ce depuis de longues semaines.

La faute à la découverte d’amiante sur plusieurs dizaines des plus anciennes rames du métro, conduisant à leur retrait temporaire. La faute, aussi, à la passivité de la MEL ainsi qu’aux nombreuses négligences de Keolis. L’opérateur du réseau de transports métropolitains Ilévia promet une sortie de crise « après les vacances de la Toussaint » mais n’envisage aucune ristourne ou indemnisation pour compenser une qualité de service fortement dégradée.

Quiconque a récemment pris le métro sera alors ravi de l’apprendre : la MEL est sur le point de prolonger le bail de Keolis. Elle validera, le 18 octobre, une nouvelle concession de service public (CSP) à l’opérateur déjà lauréat en 2018 et en 2011. Ce choix de la métropole n’en est, pour tout dire, pas vraiment un car Keolis est la seule entreprise à avoir déposé un dossier de candidature. Elle est ainsi assurée de décrocher le contrat pour les sept années à venir, soit jusqu’au 31 décembre 2031.

https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2023/03/08/le-prochain-marche-des-transports-lillois-ouvre-un-boulevard-a-keolis/

Comment en est‐on arrivé là ? Cette situation de monopole a‑t‐elle permis à Keolis d’imposer ses conditions ? Et quels sont les gages – notamment sur le désamiantage et la maintenance des rames de métro ! – donnés par l’entreprise pour assurer que les usagers ne partent pas pour sept ans de malheur ?

Mediacités a parcouru pour vous les quelques milliers de pages – et les 35 annexes – du dossier d’instruction de la CSP transports (disponible ici pour les curieux[Mise à jour du 11 octobre à 17h30 : depuis la publication de notre article, le lien vers le document sur le site de la MEL a (malheureusement) été fermé.]). Nous vous livrons ici de premières réponses.
1/ Pourquoi personne pour concurrencer Keolis ?
Il faut le dire tout de suite : les opérateurs de transports en commun calibrés pour s’occuper à la fois de lignes de bus, de métro et de tramways – soit le réseau d’une métropole – se comptent sur les doigts d’une main.

Parmi les principaux, on peut citer Transdev, filiale de la Caisse des dépôts …

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Temps de lecture : 9 minutes

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Par Matthieu Slisse et Yves Adaken