Denain : quand les Roms électrisent la ville…

Quand une ville sinistrée par la crise voit emménager l'une des communautés les plus pauvres d'Europe, le cocktail est explosif. Et galvanisant pour le Front National.

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L'arrivée des premiers Roms à Denain remonte à 2007, année de l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne. Mais l’afflux s’est intensifié depuis 2014. Photo: Stéphane Dubromel / Light Motiv

Combien sont‐ils exactement ? « Plus de 1500 », prétend le Front National. « Moins de 500 », affirme le collectif Roms de Denain. « Un petit millier », avance la mairie. En octobre 2016, l’URSSAF a dénombré 750 auto‐entrepreneurs d’origine roumaine déclarés à Denain. Au‐delà du flou des chiffres, personne ne nie l’étonnante surreprésentation d’une communauté d’ordinaire visible dans les métropoles. Il suffit de se promener dans le centre‐ville de Denain pour croiser, au hasard des rues, plusieurs représentants de la communauté. Comment expliquer leur attrait pour une cité sinistrée de 20 000 habitants, entourée de champs céréaliers et située à une heure de route du premier bidonville lillois ?

La réponse illustre tristement la célèbre maxime « L’homme est un loup pour l’homme ». Jugez plutôt : depuis dix ans, attirés par la dégringolade de l’immobilier denaisien, des marchands de sommeil ont flairé le bon filon : acheter des maisons délabrées du centre‐ville (entre 10 000 et 30 000 euros), les diviser en appartements avant de les louer (entre 400 et 500 euros) à des Roms… qui n’oseront se plaindre de l’insalubrité des logements. Comble de la cupidité : ces propriétaires véreux déclarent leurs locataires à la CAF pour percevoir directement les allocations logements (APL).

L’arrivée des premiers Roms à Denain remonte à 2007, année de l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne. Mais l’afflux s’est intensifié depuis 2014. Après avoir donné l’impression d’être démunie devant un phénomène de plus en plus mal accepté par ses administrés, la député‐maire PS Anne‐Lise Dufour a réagi fin 2015. Elle alerte les …

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Par Alexandre Lenoir

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