Retards, surcoûts et polémiques : le grand plat du plan piscines de la métropole de Lille

Jamais la métropole européenne de Lille n'avait compté aussi peu de bassins par habitant. Le déficit est si important que l'ouverture programmée de quatre nouvelles piscines d’ici 2028 ne le comblera que très partiellement. Défaut d'anticipation, échec du projet Saint-Sauveur, retards et surcoûts... Mediacités revient sur les ratages du plan piscine de la MEL.

piscine roubaix (1)
Ouvert en 1990, fermé pour cause de fissures dans la charpente en septembre 2023, le centre nautique thalassa de Roubaix illustre le manque criant de bassins d’apprentissage de la natation dans la ville et dans l’ensemble de la métropole lilloise. Photo : Gilles Durand

« Il manque une dizaine de piscines dans la métropole lilloise. » Exagéré, le constat de Philippe Todoskoff, directeur sportif du Lille Métropole Natation ? Non, une simple réalité qui se dessine. Comme l’indique le schéma directeur de la Métropole de Lille (MEL) établi en 2022 pour le Plan Piscine 2 (le premier date de 2002), consulté par Mediacités. 

Dans ce document, qui n’a pas été rendu public, le besoin en plans d’eau pour la métropole est estimé à 5 736 mètres carrés  à raison d’un ratio jugé nécessaire de 160 mètres carrés pour 10 000 habitants. Si on considère qu’un équipement classique composé d’un bassin de 25x15 mètres et d’un bassin d’apprentissage équivaut à environ 500 mètres carrés, il faudrait que onze piscines supplémentaires sortent de terre dans les prochaines années. On en est loin.

Car si la MEL (alors appelée Communauté urbaine de Lille) avait innové aux débuts des années 2000 en se penchant sur l’avenir des équipements sportifs municipaux comme les piscines, elle a pris, depuis, un sacré retard, à la fois sur la construction d’équipements et l’entretien des bassins existants. 
Un état des lieux préoccupant dès 2005
Il y a vingt ans, l’état des lieux était déjà préoccupant. Dans une étude menée en 2005 par le cabinet Menighetti‐Friedland, Tourcoing et les Weppes étaient deux secteurs jugés prioritaires pour la construction d’une infrastructure nautique.

Premier couac : la piscine des Weppes a bien vu le jour en 2012, mais celle de Tourcoing n’existe toujours pas. « Gérald Darmanin, qui venait de conquérir la mairie en 2014, a refusé un projet qui était déjà ficelé, se souvient un proche du dossier. Si on ajoute le coût des études de ce projet à celui du projet Saint‐Sauveur à Lille, retoqué par la justice, on aurait déjà pu construire au moins une piscine classique. » Contactée, la mairie de Tourcoing est restée muette sur le sujet.

Ce premier plan piscine prévoyait aussi de doter les piscines de Comines, Wattrelos et Lille (dont la piscine olympique Marx Dormoy) d’un nouveau bassin de 25 mètres, et d’ajouter un petit bassin d’initiation (12x10 mètres) à celles de Haubourdin, Marquette, Roncq, Halluin, Hem et Faches‐Thumesnil. Soit un investissement total d’environ 70 millions d’euros.

Or, rien ne …

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Publié le

Temps de lecture : 9 minutes

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Par Gilles Durand