Lyon : deux éboueurs mis à pied chez Pizzorno sur fond de tensions autour du coronavirus

Deux éboueurs du principal opérateur privé de la collecte de déchets du Grand Lyon sont menacés d'une sanction disciplinaire, accusés d'avoir serré les mains de collègues malgré les consignes sanitaires. Les tensions tournent autour des mesures prises par la direction face au coronavirus, insuffisantes aux yeux des salariés, très exposés pendant leurs tournées.

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Collecte des déchets à Villeurbanne, gérée par l'entreprise privée Pizzorno. Photo : Alberto Campi / We Report

L’ambiance se crispe chez Pizzorno, le principal opérateur privé de collecte de déchets de la Métropole de Lyon qui poursuit son activité – cruciale – pendant le confinement. Selon les informations de Mediacités, deux salariés de l’entreprise ont été mis à pied la semaine dernière et convoqués en vue d’une mesure disciplinaire, à la suite de tensions avec la direction au sujet du manque de protection des éboueurs face au coronavirus.

Une simple esquisse de poignée de main serait à l’origine de cette mise à pied, selon les deux salariés. Ce chauffeur et son ripeur – l’ouvrier à l’arrière du camion – décrivent une scène survenue mardi 17 mars au siège local de Pizzorno, à Vénissieux : « Je rentrais de tournée, j’ai voulu serrer la main d’un collègue par réflexe. Le directeur était là et m’a réprimandé violemment », raconte l’un d’entre eux. « Il nous reprochait de ne pas suivre les consignes de sécurité, poursuit‐il, alors que l’entreprise ne fait rien. Le ton est un peu monté. A 17 heures, mon supérieur m’a dit que j’étais mis à pied, sans plus d’explications. »

« Pas de masques, pas de gel… et on vient nous faire la morale ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! »

Même récit de la part du second salarié. « J’ai fait un “check” avec mon avant‐bras, comme quand on a les mains sales. C’était mardi, je n’avais pas encore complètement conscience de la gravité de la situation, c’est vrai. Mais se faire traiter comme ça, ce n’est pas normal », raconte‐t‐il. « J’ai dit au directeur que, s’il avait peur, il pouvait …

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Par Mathieu Périsse