Covid‐19 : plus de 100 lits fermés au CHU de Nantes faute de personnel

Alors que la France entière cherchait des lits d’hospitalisation et de réa lors de la première vague de Covid-19, une centaine de lits ont été fermés ces derniers mois au CHU de Nantes. En cause : un manque chronique de personnel. En sous-effectifs, les soignants qui tiennent encore sont épuisés. Les patients, parfois mal soignés.

Entree CHU
L'entrée de l'actuel CHU de Nantes / Photo : David Picot

« Nous y sommes ! Nous vivons dans les hôpitaux de province les difficultés vécues depuis plusieurs années dans les hôpitaux parisiens », constate Olivier Terrien, aide‐soignant et secrétaire général CGT au CHU de Nantes. La semaine dernière, deux lits ont fermé en réanimation pédiatrique (sur les douze que compte la région entière), dix en neurochirurgie fin septembre, 24 à l’EHPAD de Pirmil (fermés entre fin 2019 et septembre 2020) et encore 66 autres à l’EHPAD de La Seilleraye en 2019. « Les 66 chambres doubles y ont été transformées en chambres simples pour donner plus de confort aux personnes âgées hospitalisées. Ok. Mais où met‐on les autres ? », interroge Stéphane Naulleau, infirmier de bloc et secrétaire général FO.

A chaque fois, le scénario est le même : ces fermetures sont rendues inéluctables à cause de sous‐effectifs importants en personnel, qu’il s’agisse d’infirmiers (IDE), d’aides-soignants (AS) ou d’agents de services hospitaliers (ASH) chargés de l’entretien. « Annoncer qu’on ferme des lits, c’est impopulaire, donc la direction organise les choses de façon à justifier ces fermetures par des problèmes de recrutement de personnels », lâche Olivier Terrien.

Cette pression constante rend les conditions de travail de ceux qui restent encore plus difficiles. Et conduit à un cercle vicieux. En 2019, l’absentéisme a atteint le record de 240 000 jours au CHU de Nantes, soit plus d’un mois d’arrêt par agent. « Globalement, il manque 1 400 postes d’IDE, AS et ASH sur l’ensemble du CHU », a calculé l’élu CGT. Aux arrêts de travail impondérables (maladie, maternité, Covid…), il faut ajouter les nombreux arrêts évitables pour burn‐out et maladies professionnelles, impossibles à chiffrer.
« On n’arrive même plus à recruter ! »
Plannings refaits du jour au lendemain, rappel de personnels pendant leurs congés d’été, transferts inopinés …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Profitez de toutes nos enquêtes

Les informations exclusives de Mediacités sont le fruit du travail de nos rédactions locales. Soutenez un média 100% indépendant avec 0% de publicité !
Je m’abonne pour 69 € par an ou 7,90 € par mois

  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • J’empêche les pouvoirs locaux de gouverner en rond
  • Je peux résilier mon abonnement à tout moment et facilement

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 6 minutes

Favorite

Par Sophie Cousin